«Une tempête dans la manche. Le continent est isolé».
On comprend mieux aujourd’hui le veto de De Gaulle à l’entrée de la Grande Bretagne à ce qu’on appelait le Marché Commun. C’était à la fin des années 60. Le chef de l’Etat français doutait des intentions de Londres qu’il soupçonnait de préférer « le grand large » (traduisez : qui lorgnait les Etats Unis plutôt que l’Europe). La Grande Bretagne a rejoint les « six » la même année, après le départ du général de Gaulle en avril. Mais elle a conservé son particularisme insulaire, sa monnaie, son horaire, la priorité à gauche pour les voitures et a toujours refusé d’adhérer à l’accord de Shengen. Une anecdote significative de cet état d'esprit : «une tempête dans la manche. Le continent est isolé».
Mais le plus grave est à venir : ce départ risque de donner des idées à d'autres pays, notamment ceux de l'ancien glacis soviétique qui ont du mal à s'adapter aux règles communautaires, mais dans le sens contraire à l'Ecosse qui fait partie du Royaume uni, mais dont les convictions européennes sont avérées. Elle appelle déjà à un referendum dont l'issue est quasi certaine : son entrée dans l'UE. Ce qui signifierait ipso facto son indépendance.