Abdelkader Mehiri : mari, père et grand-père

Nous ne saurions parler du vide que notre père Abdelkader Mehiri a laissé, quand il nous a quittées. C’était un mari, un père et un grand-père parfait. Son attachement à sa famille était sans faille. Malgré ses nombreuses responsabilités, il était toujours présent et attentif ; il s’organisait de telle manière qu’il pouvait concilier vie de famille et vie professionnelle. Ainsi, c’était lui qui nous emmenait à l’école, au conservatoire et qui revenait nous chercher à midi ou le soir. Chaque samedi après-midi, il se faisait un plaisir de nous accompagner à la Société tunisienne de diffusion (S.T.D.), ou dans les librairies du Port de France pour nous acheter des piles de livres. Nous rentrions alors heureuses de nos trésors. C’est ainsi que la passion de la lecture est née en nous. De même, il ne faisait jamais l’impasse sur les vacances et tous les étés, il tenait à nous faire profiter de la mer qu’il aimait tant. D’ailleurs, l’évocation de la mer nous rappelle toujours l’un de ses nombreux mots d’esprit par lequel il nous expliquait le mécanisme qui lui permettait de flotter sur l’eau sans couler : jeu de mots signifiant littéralement «je flotte, parce que j’ai l’âme légère», autrement dit, en dialecte tunisien, «parce que je suis sympathique». Il avait un sens de l’humour très développé et un don incroyable pour raconter des histoires drôles aux chutes inattendues et hilarantes dont certaines résonnent encore à nos oreilles et continuent à nous amuser. 

Derrière son apparence sévère, il était d’une grande bienveillance, d’une grande humanité. Sa disponibilité n’avait d’égale que le sérieux et la rigueur qu’il nous a inculquées en même temps que l’amour du travail, la ponctualité, l’intégrité, la simplicité et le détachement matériel. Il nous a constamment encouragées à aller jusqu’au bout de nos rêves, à ne jamais abandonner et à apprendre de nos échecs. Ses petits-enfants garderont de lui l’image d’un grand-père taquin, mais aussi attentionné et toujours de bon conseil.

Nous avons été émues par l’affluence de toutes les personnes venues partager notre peine, par tous les témoignages sincères d’affection, d’amitié et de respect que nous avons reçus. Les hommages qui lui ont été rendus spontanément dès les premiers instants qui ont suivi son départ et les jours suivants, ainsi que les trois discours prononcés lors de l’enterrement, nous ont profondément touchées.

La Famille

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