Essid : partira, partira pas
Partira, partira pas. Le microcosme politique bruit des rumeurs les plus contradictoires à propos de Habib Essid. On pensait que la réunion périodique du lundi entre le président de la République et le chef de gouvernement allait nous apporter des éléments de réponse, mais le communiqué publié à l'issue de la réunion, rédigé dans la plus pure tradition de la langue de bois, n'a rien apporté de nouveau. Ce qui est sûr, en tout cas, c'est que Habib Essid n'a nulle envie pour le moment, de quitter la Kasbah.
Il a certes appuyé l'initiative présidentielle d'un gouvernement d'union nationale, mais il se voit bien à sa tête. Malheureusement ses chances se sont amenuisées ces derniers jours après avoir été lâché par les deux plus grands partis. Nidaa a appelé à la nomination d'une nouvelle personnalité, alors que Lotfi Zitoun n'a pas hésité à réclamer la démission de Habib Essid. Si Nidaa s'était contenté jusque-là de l'appuyer du bout des lèvres, Ennahdha avait été son plus ferme soutien. Ce revirement est peut-être le coup de grâce pour le chef du Gouvernement.
Après l'avoir soutenu «Les deux cheikhs» semblent se résigner aujourd'hui à son départ, ne serait-ce que pour créer le choc psychologique dont le pays a besoin. Ayant perdu ses plus fermes soutiens, Habib Essid sera acculé tout ou tard à la démission.