Un mauvais perdant nommé Marzouki
Moncef Marzouki est inconsolable. 18 mois après sa défaite, le candidat malheureux à la présidentielle ressasse sa déception et se réfugie dans le discours victimaire. Notre ex président n'a même pas la reconnaissance du ventre : si l'on peut comprendre les mauvais sentiments qu'il éprouve pour son vainqueur, on a bien du mal à saisir ceux qu'il a pour son bienfaiteur, Ghannouchi qui lui avait offert un million de voix sur un plateau lors de la présidentielle de 2014, alors que trois ans plus tôt, il n'avait réussi à recueillir que 7000 voix aux élections pour la constituante. Et pourtant, il a le front de l'accuser d'être le responsable de sa défaite pour avoir scellé une alliance avec son adversaire Caïd Essebsi. Il affirme même avoir pris connaissance d’un accord entre les deux hommes lors de leur rencontre de Paris pour lui barrer la route de Carthage. On reste sans voix devant autant d'ingratitude.
Mais Marzouki n'en est pas à une élucubration près. Il reprend sa thèse sur le complot qui aurait visé la troika pendant l'été 2013 et qu’il aurait réussi à éventer sur la foi de rapports confidentiels. Pourtant, cette thèse a été démentie par le propre conseiller politique de l'ancien président, Aziz Krichen. Ce lundi, il est relayé par le secrétaire général du Mouvement des Citoyens, Adnen Mansar qui parle d'une réunion secrète qui aurait eu lieu au siège de Nidaa Tounès en présence de l'ambassadeur des Etats Unis au cours de laquelle il aurait été décidé de confier la présidence à Caïd Essebsi. C'est tout simplement du délire. Intervenant sur les ondes de Mosaïquefm, le président de l'ISIE qui a été, elle aussi, mise en cause par l'ex président, a eu la réponse qu'il fallait en s'adressant à Marzouki et son lieutenant : Pourquoi ne pas reconnaître tout simplement votre défaite électorale ?