Si Yassine Brahim est incapable de récuser DSK, la Tunisie le fera
Yassine Brahim aggrave son cas au sujet du choix du partenaire pour la promotion du Plan de Développement. Ayant déjà suscité de vifs remous, depuis les toutes premières phases (Lazard..., puis les réactions de Rothschild, après la désignation d’Arjil, Comete-JA, etc.), il vient d’attiser les réactions de rejet au sujet de l’implication de Dominique Strauss-Khan. Au-delà de la personne, professionnellement compétente en la matière, mais son image sévèrement entâchée, c’est la déclaration même à son sujet du ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale qui pose problème. Cité par notre confrère La Presse, en première page, il déclare : « Nous ne sommes pas habilités à intervenir dans le choix de la banque dont Dominique Strauss-Kahn est partenaire. La loi des marchés publics ne permet pas d’intervenir dans le choix des sociétés qui ont remporté l’appel d’offres ni de s’immiscer dans leurs affaires intérieures et leurs relations ».
Si ces propos sont confirmés, ils sont d’une double gravité. La première, c’est une méconnaissance absolue par Yassine Brahim, des princes de base de tout contrat de prestation de services d’études et de consulting qui laisse au commanditaire l’entière liberté et tout le droit de récuser tel ou tel intervenant au sein de l’équipe retenue. Si cette clause n’avait pas été dument mentionnée dans le contrat passé avec le groupement retenu, ça serait une défaillance lourde de responsabilité.
La deuxième gravité dans les propos du ministre, c’est d’abandonner la souveraineté de la décision tunisienne en matière de promotion de son Plan de Développement, et d’accepter que des personnes, non-soumises à son approbation s’érigent en porte-parole de la Tunisie auprès des bailleurs de fonds, notamment des institutionnels et fonds souverains qui relèvent d’Etats et pas seulement de banques et groupes privés. L'état des finances publiques est-il si grave que la Tunisie n'a plus de choix autre que de se livrer pieds et poings liés à "un promoteur" qui lui est imposé? Inacceptable !
Si Yassine Brahim est incapable de récuser DSK ou tout autre intervenant jugé non-grata, la Tunisie le fera.