Tendance - 04.03.2016

Les "mélodies naissantes" du peintre Sami Ben Ameur

Nature intime

« Nature Intime », tel est le titre que le peintre matiériste tunisien Sami Ben Ameur a choisi pour son exposition personnelle dont le vernissage aura lieu le jeudi 10 mars courant à 18 H à Ghaya gallery à Tunis.

Réalisées entre 2015 et 2016, les œuvres présentées marquent le renouveau créatif de cet artiste polymorphe au parcours académique et intellectuellement riche. Successivement Professeur puis Directeur à l’École des Beaux-arts de Tunis, Sami redéfinit les contours de l’abstraction avec un traitement de la matière qui lui est propre. Les tournants majeurs dans l’Histoire de l’Art permettent aujourd’hui aux peintres de réaffirmer la géométrie et l’étonnante palette de possibles qu’offre le grand format. Le peintre Sami Ben Ameur s’en revendique en travaillant le rondo, la rondeur de la terre et l’antique mandala en des formes lisibles à 360°. Il ne s’empêche ni d’agrandir son univers sur des formats carrés, ni de laisser échapper les gris et les noirs par-dessus des couleurs matricielles.

Sensible aux formes d’expressions artistiques les plus variées, le peintre a signé, en 2016, une série limitée de tables basses inspirées des matières organiques qui accompagnent son quotidien. Références aux « formes terrestres, aux fossiles, aux espaces souterrains et cosmiques, au fœtal et à l’écriture arabe et sumérienne », tout est matière à créer et à réfléchir dans son travail. Les seize œuvres exposées à GHAYA gallery, celles qu’il aime à appeler « des mélodies naissantes », invitent à la méditation et à la contemplation.

Raisonné par les bordures de ses supports, Sami Ben Ameur manipule, malmène et révèle les formes de son imagination, illustrant aussi bien le fœtus matriciel que l’infinité stellaire. « Agréables au regard qu’ils captent par leur intensité, ces morceaux d’univers portent en eux-mêmes leur lumière. Peut être nous réconcilient-ils avec le monde, en transportant notre imaginaire loin des conflits, vers des origines lointaines où se relativise notre présent », explique RachidaTriki au sujet de ces créations récentes et prometteuses.

Ghaya Gallery
Photos Farah Sahli