News - 20.12.2015

La lourde charge de Marzouki contre Caïd Essebsi, Essid et la coalition au pouvoir

La lourde charge de Marzouki contre Caïd Essebsi, Essid et la coalition au pouvoir fistes

S’il ne les cite pas nommément, affirmant qu’il n’a aucun contentieux personnel avec eux, chacun en aura pour son grade. Le président de la République, le chef du gouvernement, les composantes de la coalition au pouvoir, les deux principaux partis, Nidaa Tounès et Ennahdha : Marzouki n’épargne personne, cherchant à s’imposer en chef de l’opposition et exerçant légitimement son droit à la critique. Devant près de 800 de ses sympathisants venus dimanche après-midi au palais des Congrès de Tunis, par bus entiers de diverses régions tenir le congrès constitutif de son nouveau parti « Harak Tounes Al Irada », il donnera libre cours à son franc parler et sa fougue.  Le bilan qu’il dresse de la première année des dirigeants au pouvoir est selon lui d’une « totale incompétence » et « grand échec ». Et de détailler sa lourde charge qui n’épargne aucun aspect.

Economie : Régression de la croissance, aggravation de l’endettement public, absence d’investissement extérieur, hausse vertigineuse des prix, érosion du pouvoir d’achat et persistance du chômage, viennent en premier lieu des griefs. « Le pire, souligne-t-il, c’est qu’on veut faire croire à l’opinion publique que la réconciliation avec les auteurs de malversations est nécessaire à la relance de la machine économique. » 

Marzouki évoquera des défaillances qu’il estime graves en matière d’énergie, de réforme agraire et propriété foncière, développement durable, action municipale, lutte contre la précarité et développement agricole, avançant une série de propositions spécifiques. Il s’attardera particulièrement sur deux questions : le terrorisme et la diplomatie.

Terrorisme : « Nous mettons en garde contre le retour à un discours inadmissible faisant justifier la sécurité par le sacrifice des libertés (…) Pourquoi sommes nous devenus le premier pays exportateurs de jeunes aux champs de bataille au Moyen Orient ? (…) Nous avons eu l’honneur d’élaborer une stratégie nationale de lutte contre le terrorisme (…), mais elle a été mise de côté. Il est temps d’y revenir ».

Libye : « Le pire, c’est la grande faiblesse et le tâtonnement dans l’affaire libyenne. Je dois mentionner que la dernière réunion sur la Libye s’était tenue à Tunis, durant l’été 2014, sous ma présidence, en présence de toutes les parties régionales concernées pour préparer le dialogue inter-libyen. C’est ce qui a permis la libération des diplomates tunisiens pris en otages en Libye. Aujourd’hui, nous ne voyons aucun engagement ferme de l’équipe au pouvoir dans ce dossier. Son traitement se limite à des mesures sécuritaires frontalières provisoires, sans se soucier de la primauté des aspects politiques et diplomatiques. Quant aux négociations pour éteindre l’incendie qui menace notre maison, elles se déroulent ailleurs, à Skhirat, le Caire, Rome et New York. »

On attendait une autocritique, car des fautes et des erreurs d'appréciation, il en a commises au cours de sa présidence, notamment au niveau de la politique étrangère et sa proximité avec les ex ligues de protection de la révolution et les salafistes. Ce ne fut pas le cas.

Lire aussi
Marzouki : Je ne m’attendais pas à ce que ce pouvoir échoue si vite, si totalement !
Le cadeau du « Poète » Moncef Marzouki et l’anecdote de Bourguiba

Moncef Marzouki a-t-il changé ? Coulisses de son meeting et album photos

 

Vous aimez cet article ? partagez-le avec vos amis ! Abonnez-vous
commenter cet article
0 Commentaires
X

Fly-out sidebar

This is an optional, fully widgetized sidebar. Show your latest posts, comments, etc. As is the rest of the menu, the sidebar too is fully color customizable.