Une conférence contre le terrorisme est-elle possible dans l'immédiat ?
Pour une fois, la classe politique est unanime sur un point : la tenue d’une conférence nationale sur le terrorisme. Tous les partis du spectre politique, d’Ennahdha au Front populaire ainsi que la société civile la réclament vivement. Prévue en octobre dernier, cette conférence a été reportée à une date ultérieure. Qu’est-ce qui empêche cette conférence de se tenir alors que tout le monde l’appelle de ses vœux et la considère même comme une panacée ? Le gouvernement qui s’y était attelé durant l’été dernier a fini par y renoncer. Car les risques d’un échec étaient évidents. Si on est d’accord sur la tenue de la conférence, le désaccord reste entier sur la façon de traiter le problème et même sur l’ordre du jour. De quoi va-t-on parler au juste ? La tenue de cette conférence, loin de faciliter un accord ne va-t-elle pas complexifier la situation en révélant au grand jour les dissensions irréductibles entre les partis sur cette question ? A voir les responsables politiques s’invectiver comme ils le font sur les plateaux depuis l’attentat contre le bus de la garde présidentielle, on peut comprendre que le gouvernement nourrisse quelque doute sur le succès de cette conférence. Cette crainte est également alimentée par l’attitude des partis lors des manifestations contre le terrorisme.Il est arrivé que plusieurs partis appellent à des manifestations sur ce thème le même jour sur l'avenue Bourguiba à Tunis. A aucun moment, il n'y a eu de manifestations unitaires, chaque parti tenant à se démarquer de l’autre. Plus grave encore, Il n’est pas rare que des heurts se produisent entre les groupes notamment entre les militants d’Ennahdha et le FP. Dans ces condtions, le risque est grand d'assister au mieux à des palabres sans fin, au pire à des claquements de portes et des éclats de voix qui rendraient problématique tout accord, même a minima.