Tunisie 2015 : la guerre de son temps?
Nous avons notre guerre, violente, destructrice, mortifère.
Ses auteurs et ses acteurs sont partout à travers le monde, insaisissables, fuyants, et très présents.
Ils nous voient, nous ne les voyons pas, nous regardent, nous observent, nous quantifient, nous évaluent.
Nous sommes, nous, des poupées de cire, immobiles, insouciants, inconscients du danger qu’ils représentent à tout moment, à tout instant.
Ils nous guettent, nous ne les voyons pas, ombres invisibles, insaisissables, qui jouent avec nos peurs, nos émotions et nos vies.
Ils sont des fantômes, d’une guerre sans merci, qu’ils nous ont déclarée, sans nous en donner les raisons.
Ils jouent dans le registre des faibles, de ceux qui ne veulent pas vous combattre à visage découvert et l’arme aux poings.
Ce ne sont pas des gentlemen, loin de là, ni des combattants forts d’eux-mêmes, qui vous toisent et vous invitent à croiser le fer avec eux.
Ils sont les partisans du combat de "nègres dans un tunnel", des fantômes qui transgressent toutes les règles de nos sociétés.
On ne connait ni leur identité, ni leur obédience, ni le secret de leurs forfaits.
Ils s’attaquent sans pitié, aux désarmés, aux vieux, aux enfants, telle une horde sauvage qui laisse derrière elle, malheur, misère, incantations, et souffrances.
Ils sont des faiseurs de malheur par procuration, sans que l’on sache, de quelle identité, de quelle couleur ils se réclament.
Ces spécialistes des réseaux sociaux, de l’Internet et du mobile, sont des maitres à jouer des nouvelles technologies des temps nouveaux, qu’ils pratiquent avec une science qu’on ne peut leur dénier.
Ils ont, en plus, une patience animale, de ceux qui se tapissent à l’abri, attendant que leur cible se présente pour la faucher sans vergogne.
Certains médias leur offrent inconsciemment des espaces qui ne font qu’ajouter, de la célébrité à leurs actes et renforcer les craintes, et peut être un autre jour l’immobilisme du citoyen, contourné, dépassé et inquiet de ces créatures de notre temps.
Il est étonnant que des Etats, aussi puissants que les USA, l’URSS, la France, et bien d’autres, n’aient pas trouvé encore l’équation qui permette de mettre un terme à leurs incroyables avancées.
Quand les calculs politiciens, qui se répandent au sein du monde, vont-ils cesser, et mettre un terme à ces agissements bien réels mais de parcours virtuels?
Quand notre monde va –il se coaliser, oublier ses errements : trop d’injustices, trop de corruption, trop de favoritisme, trop de sensations, trop d’ambitions, trop de déraisons, partout, oui partout, et gagner la guerre de son temps?
Mourad Guellaty