La Garde présidentielle après l'attentat de Tunis : Le deuil, dans la dignité et la détermination
L’émotion est sur tous les visages ce mercredi matin au Palais de Carthage qui déplore 13 victimes tombées dans l’attentat terroriste du mardi en fin d’après midi contre le bus de la Garde présidentielle. La journée est ensoleillée, mais l’ambiance est lourde. Les yeux humides, la voix éteinte, le ventre noué, chacun voit défiler dans sa mémoire tant d’images, de bons souvenirs et de moins bons, la fierté de servir la République au sommet et la hantise cauchemardesque de l’attentat.
Incrédules, ceux qui étaient ce matin au Palais, mais aussi à la Kasbah, au Bardo et dans les autres bâtiments publics dont ils assurent la protection, n’arrivent pas à y croire. Pas plus tard que la veille, ils étaient avec leurs camarades faits désormais martyrs. Les évocations sont nombreuses, affectueuses, d’une forte charge d’humanité. On pense à leurs épouses, leurs enfants, leurs parents, au chagrin où ils se trouvent plongé, à l’incertitude du lendemain.
Même affliction à la caserne de la Garde présidentielle à Gammarth. Ici, c’est leur quartier général, mais surtout leur maison. Les plus frustrés, ce sont les précurseurs dépêchés à Berne, à la veille de la visite d’Etat que devait effectuer en Suisse à partir de mercredi, le président Caïd Essebsi. Atterrés par la nouvelle, ils ont essayé de rattraper le premier vol pour rentrer à Tunis se joindre au deuil.
Ce qui est frappant, c’est la capacité des équipes à faire leur deuil en silence, avec beaucoup de dignité et de détermination. Chacun est à son poste, à l’affût du moindre signe, en état d’alerte. Tous sont déterminés à ne pas céder, à ne pas flancher. « Auparavant, nous défendions la République, nous confie l’un des agents. Aujourd’hui, c'est la République démocratique. C’est la Tunisie, l’avenir et celui de nos enfants qui l’emportent le plus à nos yeux. Le martyr de nos camarades ne fait qu'accroître notre détermination à vaincre le terrorisme et à protéger l’Etat. »