Le prix Nobel de la paix au parfum de jasmin
Aujourd'hui, la Tunisie affiche sa véritable image au monde. Elle diffuse le parfum doux de son jasmin et rappelle, une fois de plus, à ceux qui doutent, que ce pays est bien un pays arabe et musulman qui croit en la démocratie et où la douceur de vivre est encore possible.
Le prix Nobel de la paix que nous remportons tombe à pic pour nous rebooster dans notre combat contre toute forme d'obscurantisme et d'intolérance. Cette récompense prouve une nouvelle fois à tous ces gouvernements qui, il n'y a pas si longtemps, interdisaient à leurs concitoyens de se rendre en Tunisie, que nous sommes bel et bien un peuple à part, et comme le disait le président Habib Bourguiba, un peuple arabe sans doute, sans une manne pétrolière certes, mais doué d'une "matière grise" qui nous conduit toujours sur le chemin du "bon sens" et des bonnes décisions.
Aujourd'hui, il est vrai que nous sommes fiers, très fiers. Comment dédaigner une si prestigieuse récompense? Certaines « mauvaises » langues et les éternels insatisfaits ont cru bon de s'empresser de mépriser cette distinction et de critiquer les Tunisiens qui en sont si fiers , quel dommage ! Comment peut- on dédaigner un prix internationalement connu et reconnu? Mais bien évidemment le reste doit suivre.
Il faut cesser de pointer du doigt la Tunisie et de la présenter comme un pays dangereux et à risques. Les attentats sont partout et particulièrement en Europe, dernièrement en Turquie. Alors peut- être que ce Nobel de la paix sera, je l'espère, un bon rappel que la Tunisie demeure le pays pittoresque où il fait "bon vivre. Le pays où les femmes demeurent les héritières privilégiées d'une histoire (on se souvient d’Alyssa) qu'elles ont illuminée par leur personnalité de battantes.
Depuis ce jour du 9 octobre 2015, la Tunisie est à l'honneur et se retrouve à la une des journaux du monde entier, comme un certain 14 janvier 2011.
Il est vrai que le Nobel a été attribué au Quartet: UGTT, UTICA, LTDH, et l'Ordre des avocats, qui ont dirigé le Dialogue national avec succès vers une solution démocratique à laquelle tous les partis politiques ont contribué à l’exception de quelques uns dont le CPR, parti du président « transitoire », alors en exercice : Moncef Marzouki.
Il est vrai aussi que le Quartet a su exploiter et utiliser au mieux le « pouvoir » qui lui a été confié, appuyé en cela par la société civile et la « Rue » pour parvenir à la démission du gouvernement de la Troïka décrié par tout un peuple et son remplacement par un gouvernement de technocrates, à un moment où le parti islamiste au pouvoir se préparait à mettre le pays sous sa coupe et réaliser ses sombres projets, dont celui d'établir un califat.
Le pays était, en effet, en grand danger de destruction et si ce n'était le courage et la détermination d'une grande partie de la société tunisienne, ce miracle ne se serait jamais produit.
En effet, souvenons- nous du sit in du Bardo sans lequel rien n'aurait pu être réalisé. Rendons hommage à la soixantaine de députés de l'opposition qui, à l'époque, au grand dam de la Troïka, avaient décidé de boycotter l'Assemblée nationale constituante dont la majorité des sièges revenait à Ennahdha et ses alliés du CPR.
C'est ce coup de force qui a fait naître "le Front du salut", soutenu par le peuple qui s'est exprimé par les déferlantes humaines qui, pendant tout le mois de ramadan de l'année 2013, ont battu le pavé vingt- quatre heures sur vingt -quatre devant le siège de l’ANC au Bardo. Et bien sûr grâce aussi au soutien précieux de la société civile.
Le Quartet n'est que le résultat d'un accouchement heureux, d'une symbiose nationale où tous les patriotes tunisiens, femmes et hommes confondus, ont contribué.
Le Quartet n'est qu'une quintessence de tout ce mouvement unique dans son genre comme l'a bien précisé le comité du prix Nobel.
Aujourd'hui, le proverbe "On a que ce que l'on mérite" nous remplit de joie. Ce qui ne doit pas nous faire oublier la vigilance.
Latifa Moussa
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