Opinions - 09.10.2015

Tunisiens Nobélisés, soyons à la hauteur !

Enfin une bonne nouvelle.
Qui éclipse les destructions et les massacre sdésormais quotidiens de Daech. Qui fait oublier un instant les désormais annuelles morts à la Mecque. Qui détourne des fréquentes décapitations et des répétitifs non-respects des droits humains…

Enfin une bonne nouvelle qui atténue la douleur des tragédies du Bardo et de Sousse…

Une bonne nouvelle qui fait du bien. La Tunisie est nobélisée à travers le quartet du dialogue national. Ce Quartet composé de l’UGTT (centrale syndicale), de l’UTICA (centrale patronale), du Conseil de l’Ordre des avocats et de la Ligue tunisienne des Droits de l’Homme vient de se voir décerner par l’Académie suédoise le prix Nobel de la Paix, pour sa « contribution décisive à l'édification d'une démocratie pluraliste en Tunisie à la suite de la révolution de jasmin en 2011 ». En effet, l’obstination des représentants respectifs de ces organisations, Houcine Abassi, Wided Bouchamaoui, Fadhel Mahfoudh et Abdessatar Ben Moussa a sauvé le Pays qui était en 2013 au bord du gouffre.

Une nouvelle qui fait du bien. Qui incite à tirer la sonnette d’alarme, à sortir les élites de leur torpeur et à secouer l’immobilisme des gouvernants afin qu’ils se mobilisent de nouveau pour sauver le Pays. Du chômage, du sous-développement, de la crise économique…

Une nouvelle qui restaure l’estime de soi, qui rend fiers tous les Tunisiens mais qui appelle à la dignité, à la vigilance et à la persévérance. Le Nobel a couronné le dialogue, donc le débat démocratique et la reconnaissance de l’autre. Donc l’ouvertureet le respect du différent et du minoritaire.

Une nouvelle qui fait du bien mais qui contraint à des devoirs car un peuple nobélisé ne peut plus se comporter n’importe comment. Désormais il lui incombe un devoir d’exemplarité. Le Nobel n’a couronné ni l’unanimisme ni la compromission. Il a couronné l’accord, l’unité autour d’un projet commun. Il a couronné le consensus, n’en déplaise aux éradicateurs de quelque bord qu’ils soient.
Une nouvelle qui fait du bien. Mais qui exige d’être à la hauteur de cette reconnaissance et d’être digne de cet honneur. Pour ce,il s’impose de veiller à la protection et au renforcement de la toute jeune démocratie tunisienne

Espérons enfin que ce prix Nobel amplifiera la sympathie et la solidarité internationales et qu’il incitera les nombreux amis de la Tunisie de par le monde à y revenir travailler ou tout simplement se reposer.

Slaheddine Dchicha