Hana, Commandante de patrouilleur : Ultrarapide, furtive, elle fonce droit sur l’objectif... et l’atteint
Hana, lieutenant de vaisseau, orpheline de père à l’âge de cinq mois, a ouvert les yeux à Kélibia, sur le sable fin, la mer azur et le ciel d’une rare luminosité. Par temps clair, l’Italie lui paraît juste à l’autre bout. Ne lui demandez pas alors comment elle a succombé à l’attraction de la Marine. A l’Académie navale, elle se passionnera pour la détection dont elle fera sa spécialité lors du cours de capitaine. Radars, sonars, caméras infrarouges et autres moyens techniques perfectionnés n’auront plus de secret pour elle.
Dès 2013, Hana a été nommée commandante d’une unité ultrarapide pouvant atteindre jusqu’à 70 nœuds à l’heure, soit pas moins de 130 km à l’heure pour une voiture. Imaginez alors cette grande vitesse… Le rôle de cette embarcation des plus perfectionnées est de transporter en un clin d’œil des commandos pour intervenir en missions d’urgence. Disponible 24 heures sur 24, elle s’élance à la moindre alerte, pour accomplir sa mission.
«Lever haut le drapeau national et faire valoir en Mer l’autorité tunisienne est plus que mon devoir, mon accomplissement», confie-t-elle à Leaders. Grande de taille, sportive dès le jeune âge, pratiquant le volley-ball et la natation, elle gardera toujours une ligne fine et une fière allure. Une vraie pacha de la marine, version femme, à l’instar de toutes ses coéquipières.
Comme Siwar, Hana estime que les interventions pouvant paraître fort spectaculaires font partie de l’engagement quotidien. Elle se rappelle cependant ce bébé de six mois et sa mère sauvés de justesse sur un rafiot d’immigration clandestine, ou ces pillards qui fouillent des sites archéologiques sous-marins ou des épaves de navires qui gisent au fond de la mer. Le soir, les nuits sont longues, mais il y a toujours un pêcheur qui ne dort pas et anime la radio par ses blagues, poussant parfois la chansonnette. C’est Mario !
Mère de deux enfants en bas âge, Hana ne recule guère devant l’appel du devoir. Quitte à laisser un jour son fils, pris d’une fièvre inquiétante, chez la voisine, pour foncer vers son patrouilleur. Une fois à bord, elle oublie tout et se concentre sur sa mission. Elle commence par briefer les commandos, vérifier leur installation dans les sièges, s’assurer des moteurs et équipements technologiques, puis lancer son bolide. Elle n’aura de répit que lorsque l’objectif est atteint. Accostant habilement, elle descend de la passerelle le visage souriant. Le temps de débriefer et la voilà de retour pour récupérer son fils et reprendre son statut de maman et d’épouse.
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