Asma Bouraoui : Nous sommes désormais en guerre contre le terrorisme…
La Tunisie a une fois de plus été frappée le 26 juin dernier par un acte terroriste touchant l’une des villes touristiques les plus importantes, Sousse; un acte abject et ignoble qui a visé des innocents dont le seul «mal» a été de nous témoigner, par leur séjour dans notre pays, leur soutien face aux menaces latentes qui pèsent sur la Tunisie et l’ensemble de la région. Ce qui s’est passé à Sousse affecte bien plus que le seul secteur du tourisme. Il touche le pays dans son ensemble, son économie, son image et sa crédibilité face aux partenaires régionaux et internationaux.
Aujourd’hui, le défi est de taille. Nous devons déclarer ouvertement la guerre contre le terrorisme; une guerre qui doit avoir tous les appuis possibles: partis politiques, société civile et citoyens devront s’unir dans cette guerre qui promet d’être longue et pénible.
Le gouvernement actuel est issu d’un processus électoral qui lui confère une légitimité indiscutable. Sa composition est le reflet d’un consensus entre plusieurs partis politiques.
Il a donc plus que jamais la responsabilité et le devoir d’engager cette guerre sans merci et de prendre les mesures et dispositions exceptionnelles idoines. Ses seuls mots d’ordre devront être: intransigeance et audace!
L’heure n’est ni au dialogue ni à la concertation.
Nous avons besoin d’une unité nationale autour d’actions concrètes immédiates pour la sécurisation de tous les endroits publics, touristiques et autres, une chasse à toutes les structures partisanes, associatives et cultuelles suspectées de connivence avec les milieux terroristes; une vision stratégique claire et déterminée de lutte contre le terrorisme sans demi-mesures.
Pour cela, l’Etat doit se donner les moyens de mener cette guerre sans merci; les moyens humains et techniques certes, mais aussi et surtout les moyens financiers.
Des mesures économiques exceptionnelles doivent être mises en place au plus vite qui consisteraient à donner la priorité, en termes de ressources publiques, au renforcement de l’appareil sécuritaire et de l’armée dans ses aspects entraînement, formation et renforcement des capacités, équipements et logistique.
La Tunisie a besoin de tous ses citoyens et de toutes ses institutions qui devront faire bloc autour d’elle pour engager cette guerre et rien ne devra détourner l’Etat de sa douloureuse mission. Silence, nous combattons le terrorisme…
A. B.K.
Directrice exécutive
Maghreb Economic Forum
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