Caïd Essebsi sur Europe1 : En chef de guerre, il veut mobiliser les Tunisiens contre Daech
« Mon ennemi, c’est le terrorisme, et les terroristes, c’est Daech avec sa phraséologie du califat. » a affirmé le président Béji Caïd Essebsi sur Europe1. S’exprimant au micro de Jean-Pierre Elkabbach, venu l’interviewer au palais de Carthage, il a tenu à rassurer les Tunisiens, mais surtout les mobiliser pour gagner la grande guerre qui se déclenche.
« Les Tunisiens ont peur, mais n’ont pas raison d’avoir très peur. L’État est là, il fonctionne et veille sur le pays. Ils ne doivent pas paniquer. J’ai toujours dit aux chefs d’Etat que je rencontre et tout récemment aux dirigeants du G7 qu’il n’y a aucun pays à l’abri du terrorisme. Chaque fois qu’un pays en est touché, tous les autres doivent être solidaires avec lui ».
Une défaillance du système sécuritaire était-elle à l’origine du carnage de Sousse? « Ce n’est pas un système parfait, c’est vrai, reconnaît-il. On a été surpris par cet attentat, pourtant, il y avait des mesures qui ont été prises pour le ramadan et l’été.
Y’aura-t-il des sanctions ? « Une enquête a été diligentée et si des défaillances sont avérées, des sanctions seront prises immédiatement, déclare-t-il fermement ».
Sur les motivations des 3000 Tunisiens qui seraient chez Daech, Béji Caïd Essebsi souligne que « le chômage et la pauvreté, générés par l’échec des plans de développement affectent particulièrement les jeunes et certains parmi eux deviennent une proie facile à Daech.
Et de rappeler : « Nous sommes musulmans et non islamistes. Ils veulent hisser le drapeau noir et je l’ai interdit. Nous sommes aujourd’hui en guerre contre le dévoiement de l’islam. Plus de 14 siècles nous séparent d’eux. Nous sommes au XXIième siècle et eux sont restés au VIème siècle.
Daech vise le monde entier et entend le soumettre à son hégémonie ? « Ce n’est pas exclu et c’est possible, dit-il, avant d’ajouter, mais entre avoir ce projet et le réaliser, il y a un grand gap ! »
Rappelant les mesures prises immédiatement après le carnage de Sousse, il cite le déploiement d’agents armés de la Police touristique dans les hôtels et sur les plages, le rappel des réservistes de l’armée, la sécurisation des frontières. « Nous allons faire le maximum pour note pays » affirme-t-il.
Vous allez fermer des mosquées, lui demande Jean-Pierre Elkabbach ?
Nous fermons 80 mosquées et continuerons à le faire pour d’autres ?
Alors, où vont-ils prier ?
« Je ne suis pas sûr qu’ils croient Dieu. Ce n’est pas mon problème. C’est leur affaire de chercher où prier ».
Qu’est-ce que vous recommandez ?
« Moi, je recommande à mes troupes de les avoir plus à l’œil et je compte beaucoup sur la société civile. La lutte contre le terrorisme, c’est l’affaire de l’ensemble de la société tunisienne. D’ailleurs tous les partis, toutes les organisations nationales ont exprimé leur soutien ».
Et la France ?
« Elle nous apporte un soutien effectif. Ils connaissent bien nos besoins ».
Quelle est votre priorité ?
« Ma priorité, c’est d’abord de rétablir l’ordre. C’est la cause de tous les autres problèmes ».
Jean-Pierre Elkabbach aborde alors une question personnelle qui peut être délicate pour Caïd Essebsi, celle de son âge, rapportant des avis qui disent que la Tunisie a besoin d’un jeune. « Pas seulement d’un, mais de toute une autre génération, répondra-t-il. L’essentiel est d’avoir de l’expérience. Mon devoir est précisément de préparer la jeunesse à prendre les commandes ».
Très conviviale, l’interview se terminera sur une note émotionnelle. Jean Pierre Elkabbach rappelle qu’il était venu à Tunis, il y a trois mois après l’attaque du Bardo. Et le voilà de retour après le carnage de Sousse. Il espère que la prochaine fois ca sera pour un événement agréable. « C’est promis ! » lui lancera Caïd Essebsi.
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MR CAID ESSEBSI EST LOIN D'ETRE AGI ;JE SOUHAITE LE REVOIR AUX STADES COMME PAR LE PASSE AU MOINS L'ORDRE REVIENDRAIT DANS CE GRAND SECTEUR
Comme toujours Bajbouj est égal à lui-même...Pour le bien de nous tous, il faut le soutenir fermement.