Il y a péril en la demeure !
La Tunisie, un pays déjà meurtri par l'attentat du mois de Mars au musée du Bardo, est encore une fois frappée en plein cœur et de la manière la plus barbare qui soit, par l'une de ses brebis égarées. Cette fois, même si on peine à y croire, le coup est fatal pour notre pays, même si certains veulent en minimiser les dégâts.
Une autre étape à été franchie dans l'abject et dans la démonstration de violence de la part de ces terroristes que l'on n'arrive toujours ni à maîtriser ni à canaliser.
Encore une fois, le sang a coulé dans un pays longtemps épargné par cette barbarie. Mais cette fois le sang a coulé à flots en maculant notre plus précieux héritage naturel et notre plus importante source de vie: la mer, le sable et le soleil.
En frappant le tourisme en Tunisie, l'horreur islamiste à encore sévi en choisissant le bon moment: le mois de ramadan et une heure de la journée où la chaleur est à son comble.
Un moment propice pour semer la panique sur une plage tranquille de notre pays.
Un fou de 23 ans s'est mis à tirer à l'aveugle sur des innocents au nom d'Allah. Un monstre parmi tant d'autres qui par cet acte croit pouvoir sonner le glas pour tout un peuple.
Ces touristes étrangers qui ont payé un très lourd tribut parce qu'il ont eu le malheur d'avoir choisi nos plages pour passer leurs vacances, et par la même occasion nous faire oublier la tragédie du musée du Bardo. Ces victimes innocentes ont subi un carnage sous nos yeux encore endoloris sans que l'on ne puisse faire grand chose.
Ainsi au delà du drame humain, et au delà de la catastrophe économique, le vrai problème est celui d'une confrontation brutale entre deux factions d'une même société. L'une viscéralement attachée à une modernité durable basée sur la citoyenneté et les valeurs de la république. L'autre dangereusement attachée à un islam nihiliste qui puise sa doctrine dans une interprétation religieuse basée sur la mort et la violence, où la vie d'un être humain ne vaut rien.
Tout a basculé par la volonté de ce groupe d'individus qui augmente en nombre dans notre pays et qui pense sérieusement pouvoir prendre possession de la Tunisie et en faire un Califat.
Pour justifier et légitimer leur actions, les vrai commanditaires se fondent sur une interprétation religieuse dont seuls «les malades de l'islam» ont le secret. Une interprétation qu'il est temps de combattre avec toutes nos forces intellectuelles et morales pour démystifier leur discours dévastateur.
Des mesures radicales doivent être prise en urgence: fermer les mosquées prises en otage par les salafistes, fermer les écoles coraniques qui servent de centre de recrutement pour les jeunes en détresse, interdire les partis ennemis de la république et de ses valeurs, interdire les associations douteuses qui prolifèrent dans le pays dans l'indifférence générale...
On a pensé à tort qu'après les dernières élections en octobre 2014, nos vies allaient changer, et que le nouveau président élu au suffrage universel, ainsi que le nouveau gouvernement allaient nous débarrasser de ces islamistes et takfiristes qui ont envahi notre pays et empoisonnent nos vies depuis 2011. On a cru à un nouveau départ, mais on a bien vite déchanté.
En effet, plus le temps passait plus l'espoir nous abandonnait.
Les étendards noirs continuent à s'élever dans notre ciel, sans personne pour les interdire.
Les terroristes circulent sous des burquas dissimulatrices sans personne pour les inquiéter.
Plus que jamais les discours de haine se propagent dans les mosquées et dans les lieux public, et tout cela dans l'indifférence générale, nos dirigeants étant occupés à mieux s'enfoncer dans leur fauteuils pour être plus confortablement assis.
A quoi peut-on s'attendre dans un pays où l'on veut faire croire que les libertés sont sacrément respectées, alors que pendant le mois de ramadan les citoyens qui ne jeûnent pas sont pourchassés par une police qui ne fait qu'exécuter les ordres?
Bien que le discours officiel dise le contraire, nul n'est dupe.
A quoi peut-on s'attendre lorsque le président d'un parti religieux partage le pouvoir décisionnel avec le président élu, et se mêle même de la politique étrangère? Car rien ne se fait sans sa bénédiction jusqu'à aujourd'hui.
A quoi peut-on s'attendre lorsque le chef du parti ettahrir, un parti radical qui n'a aucune raison d'être mais toutes les raisons de disparaître, se pavane d'un plateau de télévision à un autre, et d'une radio à une autre, est reçu à bras ouverts ?
Il ne s'agit plus aujourd'hui de faire des promesses dans le vide. Il faut taper sur la table et prendre les décisions qui fâchent. Certaines personnes n'ont qu'un seul but: celui de défigurer notre société en la calquant sur l'image dont ils ont rêvé toutes leurs années d'exil, et qui n'est rien d'autre que notre pire cauchemar.
A quoi doit-on s'attendre d'autre, lorsqu'un touriste qui depuis des années viens passer ses vacances à Sousse, nous dit: désolé mais je ne reviendrais plus en Tunisie ?
Méditons cette phrase, qui nous fait mal, très mal, et n'augure rien de bon pour l'avenir du tourisme.
Il ne suffit pas de se contenter de déclarer que la Tunisie est en guerre, mais il faut agir en conséquence et la faire.
Latifa Moussa
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... Je reviendrai en Tunisie, Mme Moussa, ne serait-ce que pour faire un pied de nez aux malades qui voudraient s'emparer de votre beau pays. MAIS... Vous devez chasser les extrémistes de tout bord, les mettre hors-la-loi, geler leurs avoirs, les priver de leurs ressources, les harceler sans relâche, pousser ceux qui les "protègent" à les dénoncer. Une démocratie qui se défend contre un enemi qui veut l'étouffer... n'est pas une dictature !
Madame, je crois que BCE se doit d'exclure Ennahdha du Pouvoir et de changer de Gouvernement.C'est difficile mais le mi-figue, mi-raisin a montré ses limites. Ennahdha avance à pas sûrs et les partis non islamiques perdent du terrain. Peut-on envisager sans risques un retour aux urnes?Peut-on se limiter à une recomposition du Gouvernement sans Ennahdha et avec un nouveau chef de Gouvernement avec une main de fer dans un gant de velours?
Ce ne sont pas les réactions sécuritaires qui arrêteront ce fléau, seul l'économique en sera le remède, la thérapie; Malheureusement depuis quelques semaines, ce volet de notre vie s'est éclipsé, au bonheur des politiques et même des responsables économiques. Quid de l'investissement, quid du taux de crédit, quid des délais de financement, quid du taux de change du dinars, quid de l'endettement, quid enfin de ce programme de développement et croissance qui servirait à piloter le pays pour les trois à cinq ans à venir et qui remplacerait ce système de navigation à vue. Ce n'est qu'au prix d'un développement fort et soutenu qu'on parviendra à marginaliser puis à éradiquer le fanatisme obscurantiste.