Un psychodrame gratis
Tunisiens, souriez! Vous êtes un peuple heureux. Doublement bien servis par la nature et la culture. Un climat tempéré et ensoleillé à longueur d’année. Une culture millénaire pétrie du paganisme iconoclaste et le religieux spiritualisé.
Toutefois, lamentez-vous Tunisiens! Vous êtes un peuple «poly- schizophrénique», parce vous n’arrivez pas à assumer votre puzzle mental et physique pulvérisé dans toutes les directions. Vous vous sentez uniques alors que vous vous comportez en équivoques et lorsque vous êtes pluriels vous agissez en égotiques.
C’est ce qui ressort de la première expérience de la psychanalyse urbaine de Tunis» et dont la restitution finale s’est déroulée vendredi soir sur une place de Halfaouine.
Auparavant, le divan psychanalytique s’était déployé dans trois lieux de la capitale ( les Berges du lac- la Goulette et le quartier Halfaouine). L’opération a été conduite avec le concours de l’agence française de psychanalyse urbaine en adoptant les paramètres du «Questionnaire Chinois» (sic).Lequel serait censé d’(auto) identifier «les tendances individuelles» en fonction des réponses des interlocuteurs (ices) sollicités et leur représentation des couleurs et des objets .
Des «experts» devaient ensuite soumettre ces réponses aux référents de la Freudo-psychiatrie . Les conclusions sont des plus fantaisistes. Elles n’ont fait que renvoyer «ces experts» aux limites de leur savoir et au télescopage de visions indigentes.... Brassage cumulatif de groupes humains et de cultures anthétiques, Tunis – autant que toute ville du monde- ne pouvait que refléter sa propre image: un maillage «névrotique» du vécu et du déçu de ses habitants. Pas de quoi courir sur la membrane...
La restitution de cette expérience n’a été qu’un piètre psychodrame …dans le prolongement des sit-com meublant les soirées Ramadanesques du petit et grand écrans. Les Tunisiens-eux continuent- à sourire et à se lamenter – sans perdre le vital optimisme. Parce qu’elle vient de loin, la Tunisie est déterminée à aller encore plus loin.
Habib Ofakhri