News - 08.02.2010

Après l'éclat de "Stade 7", le ronron de "Dimanche Sport"

La CAN 2010 a offert l'occasion aux Tunisiens de briller non pas sur les pelouses angolaises (à ce niveau, la déception a été totale), mais sur les plateaux de télévision où nos journalistes et consultants ont multiplié les prouesses avec, il est vrai, une mention spéciale pour TV7 grâce notamment, aux moyens mobilisés qu'on croyait jusque-là hors de notre portée. Des multiplex avec Luanda, Lubango où se produisait notre équipe nationale, Alger, le Caire, Paris ou Marseille; des décors somptueux et surtout un plateau de choix avec des consultants tunisiens, africains, égyptiens et algériens de renom. On nous a tellement rebattus les oreilles avec ces litanies sur le manque de moyens qu'on avait fini par se résoudre à une télévision du pauvre dont la grille sur les onze mois de l'année (si l'on excepte le mois du ramadan) se limitait à des programmes importés, à des variétés qui ne brillaient pas par leur originalité et à des talk shows qui tenaient  davantage de la radio filmée que d'une émission de télévision.

Ce passé est peut-être révolu, en grande partie grâce à l'entrée en action du secteur privé et l'ouverture de deux chaînes privées qui ont servi d'aiguillon à l'ERTT pour améliorer sa production. Il subsiste, néanmoins, des producteurs qui semblent se complaire dans la routine. Témoin, l'émission "Dimanche Sport", sans doute l'émission la plus regardée sur TV7, non pas pour la qualité de son contenu, mais parce qu'elle est la seule à récapituler les résultats sportifs du week end. On pensait que "Stade7" finirait par déteindre sur cette émission. Peine perdue. Après une pause qui aurait dû être mise à profit pour repenser le concept  même de l'émission, "Dimanche Sport" est revenue hier avec les mêmes travers: un décor spartiate, pour ne pas dire triste; un même rituel: les résumés filmés des matches suivis du commentaire du consultant, généralement sur ce ton badin qui ne sied pas à une télévision publique même s'il s'agit d'une émission sportive, et cette langue de bois dont on use et abuse surtout pour commenter telle ou telle décision de l'arbitre (la fameuse maviola).

L'émission traîne en longueur au point de devenir ennuyeuse. Ce qui est le comble qu'on on sait l'engouement des Tunisiens pour le sport et spécialement pour le football. Pourtant, ce ne sont pas les sujets intéressants qui manquent après la déconvenue de la CAN.

Le contraste est, en tout cas, frappant avec l'émission sportive du lundi sur la même chaîne, mieux enlevée, parce que l'animatrice va au fond des choses et réussit à nous captiver grâce à une bonne maîtrise des sujets traités quand bien même certaines disciplines évoquées seraient quasi inconnues du grand public.