News - 02.06.2015
La Tunisie et ses voisins : Quelles solutions partagées, face aux risques communs
Faut-il se résigner à la fatalité du contexte régional et ne pas essayer de relancer les échanges économiques de la Tunisie avec ses deux pays voisins, la Libye et l’Algérie ? L’Institut Arabe des Chefs d’Entreprise (IACE), présidé par Ahmed Bouzguenda, ne renonce pas au devoir de s’y essayer. C’est ainsi qu’il consacre le thème de la 3ème édition du Forum de Tunis qui se tiendra ce jeudi 4 juin à la Maison de l’Entreprise, à la problématique : la Tunisie et ses pays voisins, risques communs et solutions partagées.
Signe d’intérêt, le président de la République, viendra en personne, ouvrir les travaux et surtout apporter confirmations et visibilité. Il sera relayé par les ministres Sim Chaker (Finances), Yassine Brahim (Développement, de l’Investissement et de la Coopération Internationale) et Ridha Lahoulel (Commerce). Le gouvernement algérien sera représenté par le ministre du Commerce, Amara Ben Younes qui conduira à cette occasion une importante délégation, comprenant notamment Boualem M’Rakech, président de la Confédération Algérienne du Patronat et Said Athnamni, membre du conseil exécutif du Forum des Chefs d’Entreprises.
Du côté libyen, sont annoncés des figures de proue, Husni BEY, PDG de HB Group et Muhammad Raid, PDG d’Al Nassem Food and Industries. La Banque mondiale délèguera pour sa part Shanta Devarajan, économiste en chef de la Région MENA
Les travaux s’articuleront autour de deux panels de discussions et d’une série de tables rondes. Le premier panel débattra de l’économie du voisinage, impératif de sécurité et de développement (Slim Chaker). Le second sera consacré au développement des zones frontalières (Yassine Brahim). Quant aux tables rondes, elles traiteront des libyens résidents en tunisie, la facilitation du commerce tuniso-algérien, l’émergence du secteur prive libyen et les investissements tuniso-algériens.
Des débats de fond sur des questions clefs
Plus que jamais, la situation sociale, économique et politique de la Tunisie dépend aujourd’hui de la situation de ses voisins : l’Algérie et la Libye, affirment les organisateurs. Les attaques terroristes, la prolifération de la contrebande et le fléchissement des transactions commerciales avec les voisins directs de la Tunisie affectent sa situation économique.
Bien que cette situation ne soit pas nouvelle, la période de transition a laissé des séquelles dues principalement à la priorisation de l’action politique aux dépens de la sécurisation effective des frontières et de la proposition de solutions concrètes aux régions frontalières.
La situation est plus que jamais critique, notre économie est frappée de plein fouet par deux risques majeurs à savoir le terrorisme et la contrebande. Des risques inhérents à l’instabilité et aux malaises ressentis dans les régions frontalières guettent aussi le pays.
Le panel d’ouverture s’intéressera à l’impact économique et social du risque terroriste et de la contrebande qui prolifèrent sur nos deux frontières.
- Quelles solutions immédiates à mettre en œuvre ?
- Quelles actions entreprendre pour limiter les pertes subies par les entreprises ?,
- Les solutions devront être globales, sécuritaires, réglementaires et préventives ?
- Peut-on parler de solutions globales alors que chaque frontière nécessite des solutions spécifiques ?
- Quelle collaboration effective à mettre en œuvre avec les pays voisins ?
La deuxième séance sera consacrée aux problèmes spécifiques des relations avec nos voisins frontaliers. Deux tables rondes par pays seront organisées.
Pour la Libye, les tables rondes débattront de la situation des libyens résidents en Tunisie, de l’émergence et de la consolidation du secteur privé libyen. Pour l’Algérie les deux tables rondes débattront du développement du commerce bilatéral et de la situation des investissements bilatéraux.
La chute du régime libyen a été suivie par une vague de déplacement de la population libyenne vers la Tunisie qui accueille aujourd’hui plus d’un million de résident libyens et ce en dépit des répercussions sensibles que cela a généré sur son propre territoire.
Lors de cette première table ronde consacrée à la Libye, les questions suivantes seront abordées :
- Dans quelles mesures les libyens résidents en Tunisie constituent une source d’opportunité pour l’économie tunisienne ?
- Quel cadre réglementaire spécifique pour les libyens résidents en Tunisie ?
- Y a-t-il effectivement et directement un impact sur le fardeau de la compensation ?
Quant à la deuxième table ronde, elle sera réservée au sujet de l’émergence du secteur privé libyen et l’apparition d’une nouvelle génération d’entrepreneurs.
Depuis l’avènement de la révolution libyenne, les autorités tunisiennes n’ont pas cesser d’offrir un cadre de réflexion aux entreprises, aux bailleurs de fonds, aux gouvernements et à la société civile libyenne afin de contribuer à l’amélioration du secteur privé libyen. Le développement du secteur privé libyen doit nécessairement passer par l’amélioration de l’initiative privée, la compétitivité et l’employabilité.
Cette table ronde répondra aux questions suivantes :
- Quelles formes de coopération à développer entre les deux secteurs privés tunisien et libyen ?
- Y aurait-il des barrières à l’entrée des investisseurs étrangers en Libye ?
En parallèle, la première table ronde sur l’Algérie débattra des incitations, des actions à mettre en place pour le développement des échanges commerciaux entre les deux pays.
Cette première table ronde débattra des questions suivantes :
- Quelles incitations au commerce bilatéral ?
- Quelles sont les obstacles à surmonter, les réglementations à revoir, le financement des opérations de commerce bilatéral ?
- Quel logistique et service administratifs pour la facilitation du commerce ?
La deuxième table ronde sera consacrée aux investissements algériens en Tunisie et
Tunisiens en Algérie.
Les investisseurs des deux pays revendiquent plus d’assouplissement voire un traitement équitable par rapport aux autres investisseurs étrangers.
- Quelles incitations pour la promotion des investissements bilatéraux ?
- Comment harmoniser les réglementations et rapprocher les règles de rapatriement des dividendes ?
- Comment assurer la liberté d’entreprendre et de création de projets mixtes spécialement dans les régions frontalières ?
Le panel de clôture du forum sera dédié à la problématique du développement des régions frontalières.
La stabilité des régions frontalières étant le socle pour la stabilité de chacun des trois pays, la promotion de ces régions frontalières passe impérativement par une collaboration plus étroite, un cadre réglementaire approprié et une incitation au développement de la collaboration bilatérale.
Toutes ces questions seront débattues lors de la troisième édition de Tunis Forum qui regroupera à cette occasion plus de 400 participants entre décideurs politiques, représentants des organisations internationales, experts et chefs d’entreprises de Tunisie, d'Algérie, de Libye et d'une dizaine d'autres pays".
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