Obama accorde à la Tunisie le statut d’allié majeur non-membre de l’OTAN
Washington DC – De notre envoyé spécial – Le président américain Barack Obama a annoncé jeudi sa volonté d’accorder à la Tunisie le statut d’allié majeur non-membre de l’OTAN. Cette importante décision, qui sera consacrée par le Congrès, est venue couronner le long entretien qu’il a eu à la Maison Blanche, avec son homologue Béji Caïd Essebsi, en visite officielle de deux jours dans la capitale fédérale américaine. Le statut d’allié majeur permettra à la Tunisie de bénéficier d'un soutien massif dans divers domaines, notamment militaire et sécuritaire, et lui donnera accès aux technologies très avancées, armement de dernière génération et de renseignements de haut niveau. Ce statut est considéré par les spécialistes comme le plus élevé rarement accordé par les Etats-Unis et réservé jusque-là à quelques rares alliés.
Le président Obama était visiblement ravi de revoir Béji Caïd Essebsi, cette fois-ci en tant que premier président tunisien, démocratiquement élu, et en raison des avancées significatives accomplies dans la transition. « Le pays d’où est parti le printemps arabe, dit-il, est aujourd’hui le plus avancé et le mieux distingué, permettant à toutes ses catégories, notamment les femmes et les minorités de s’inscrire pleinement dans ce processus ».
« Les Etats-Unis sont engagés à travailler pleinement avec la Tunisie, affirmera-t-il ajoutant qu’il est important, alors que les réformes sont amorcées, de fournir une aide économique substantielle et de poursuivre la coopération universitaire en offrant un plus grand nombre de bourses aux Etats-Unis d’études en faveur de jeunes tunisiens. » Et de conclure : « Les Etats-Unis croient énormément en la Tunisie et en son avenir ! »
Le président Caïd Essebsi ne pouvait qu'en être heureux, mais ne manquera pas de dire que la Tunisie demeure encore au milieu du gué. « Il est indispensable d’ancrer ce processus et de le consolider, dira-t-il, car il reste menacé par la confusion entretenue par certains groupes et personnes qui ne croient pas en la démocratie, ainsi que par le contexte régional ».
Réitérant son engagement quant à la mise en œuvre des réformes, le président Essebsi indiquera que le processus est initié et qu'il faut le mener à son terme avec l'aide des pays amis : « Le président Obama a réaffirmé sa confiance en la Tunisie et sa volonté de poursuivre et accroître le soutien nécessaire, nous aussi avons confiance en les Etats-Unis, pays ami de longue avec lequel nous ouvrons aujourd’hui une nouvelle page ».
Taoufik Habaieb
Photo Mohamed Hammi