Caïd Essebsi : La Tunisie est l'exception; avec le soutien américain, elle offrira un modèle
Washington DC – De notre envoyé spécial – « La Tunisie est-elle un pays exceptionnel ou un pays modèle ? » lancera d’emblée l’Ambassadeur William Taylor, président de l’institut de la Paix au président Caïd Essebsi, devant un amphithéâtre archicomble. La réponse sera aussi spontanée qu’habile. « Nous sommes pour le moment l’exception, ce qui n’est pas notre souhait. Parce que notre réelle volonté est d’offrir un modèle que d’autres pays comme pourrait adapter et enrichir. Cela ne dépendra que des Etats-Unis. Si elles nous soutiennent, nous y parviendrons. Vote pays s’est opposé au nazisme et a sauvé l’Europe à travers le Plan Marshall, comme il a contribué à nombre de causes justes. Alors, cela dépendra de vous ». La salle acquiesce.
Il faut dire que dès le début, elle lui était acquise. Une fois de plus, Caïd Essebsi a renoncé à prononcer le discours qui lui a été préparé. Il se lancera dans un tour d’horizon, en apparence improvisé, mais en fait soigneusement préparé. Il commencera à parler en langue arabe, mais n’hésitera pas à alterner aussi avec le français et l’anglais. Habitués à des discours très structurés, écrit au millimètre près, les invités de l’Institut de la Paix, relevant du Département d’Etat et considéré comme l’un des think tanks les plus influents aux Etats-Unis, étaient conquis par les propos directs et chaleureux de BCE . Les Tunisiens venus de différents Etats du pays l’étaient encore plus, retrouvant en direct le caractère et l’humour de Caïd Essebsi. Radwane Masmoudi et nombre de ses compagnons de route présents étaient attentifs aux positions qu’il affirmera à cette occasion.
L’exposé soulignera surtout le nécessaire combat conjoint contre le terrorisme, l’importance du soutien américain dans ce domaine, mais aussi la transition économique, la situation en Libye et son impact sur la Tunisie, mais aussi l’importance de fournir plus de bourses à des jeunes tunisiens pour étudier aux Etats-Unis.
La séquence questions-réponses sera bien animée. BCE fera de la pédagogie en faisant la distinction entre islamistes (islam politique militant) et islam (pratique de la religion). Il en profitera pour souligner l’entente avec Ennahdha et son chef Rached Ghannouchi, et citera en exemple la participation du député et porte-parole Oussama Seghaier à la délégation parlementaire qui l’accompagne à Washington.
Interrogé sur le port du niqab, il apportera une réponse en deux temps. « Nous sommes pour la liberté absolue. Chacun est libre de choisir son habit, qu’il s'agisse d'un voile, d'un niqab ou d'une minijupe aussi. Mais, la femme qui porte le niqab ne peut pas prendre part à la vie active professionnelle. Elle doit alors garder la maison sans prétendre au droit d’accéder à un travail en contact avec le public. » Appréciation dans plusieurs rangées, réserve dans d’autres, mais il aura été clair pour tous.
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