News - 07.05.2015
Slim Chaker audite les 4 moteurs de Nidaa Tounès
Jusqu’à 22 heures du soir, les députés de Nidaa Tounès étaient restés réunis en groupe parlementaire mercredi au Bardo pour d’intenses débats sur leur parti, leur groupe, le premier bilan du gouvernement et le contexte général. A la tribune, Mohamed Ennaceur, double président de l’Assemblée et de Nidaa, Taieb Baccouche, Slim Chaker et Boujemaa Remili avaient la lourde et délicate tâche de répondre à tant d’interrogations, désamorcer les tensions et mobiliser les élus.
Tel en macro économie, le ministre des Finances, Slim Chaker empruntera la formule des moteurs de croissance pour auditer la situation du parti. « Nidaa Tounès, dira-t-il, est porté par quatre puissants moteurs, le premier à Carthage, le deuxième à la Kasbah, le troisième au Bardo et le quatrième au Lac. En examinant de près le fonctionnement de chacun et son rendu, on se rendra compte de ceux qui sont en plein turbo et d’autres qui doivent gagner en montée de régime ».
Carthage
Hissé à la présidence de la République, le fondateur de Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi est parvenu en quelques mois seulement, souligne Chaker, à repositionner la Tunisie sur la scène internationale et lui redonner une grande considération. Il cite en appui à ses propos l’accueil exceptionnel qui lui a été réservé par la France, la visite du président allemand, les entretiens qu’il aura dans deux semaines avec Barack Obama à Washington ou encore l’invitation exceptionnelle au sommet du G7, début juin prochain en Allemagne. Autant de marques d’attention à l’international qui s’ajoutent à un travail quotidien pour témoigner de l’ampleur de l’œuvre engagée, ajoute-t-il.
La Kasbah
Evoquant l’action du gouvernement, Chaker mentionnera que l’équipe conduite par Habib Essid n’est pas formée exclusivement par Nidaa Tounès mais de trois autres partis, dans une expérience originale et audacieuse d’entente politique nationale. Malgré tous les défis majeurs et nombre d’imprévus auxquels a dû faire face, il arrive à débloquer tant de chantiers à l’arrêt et faire avancer de manière significative plusieurs dossiers des plus délicats, même si beaucoup reste à faire. La contribution des ministres issus de Nidaa Tounès à l’action gouvernementale se distingue par une totale implication et réelle valeur ajoutée. Slim Chaker expliquera cependant que le contexte qui prévalait auparavant a beaucoup changé. Le nouveau cadre démocratique change complètement la donne et impose au ministre contraintes, rigueur et transparence, ce qui est un acquis majeur à prendre en considération dans l’évaluation du gouvernement et de chacun de ses membres.
Le Bardo
Troisième moteur, les élus de Nidaa Tounès à l’ARP. Slim Chaker rappellera qu’en cinq mois seulement, ils ont accompli un travail remarquable, récolté nombre de succès et désamorcé tant de crises. Les réussites, d’abord l’élection de Mohamed Ennaceur à la présidence de l’Assemblée, mais aussi la formation du bureau de l’Assemblée avec comme 1er vice-président, Abdelfettah Mourou (Ennahdha) et en 2ème vice-président, Faouzia Ben Fodha (UPL), les positions importantes occupées dans les différentes commissions. Les efforts menés pour régler des questions épineuses telles que l’attribution de la présidence de la Commission des Finances et autres, témoignent de la capacité de construire des ententes bénéfiques. Tout en félicitant les élus Nidaaiste de leur engagement, Chaker les invitera à se rapprocher de l’administration et des établissements publics pour y puiser l’information utile et revenir plus fréquemment sur le terrain, non seulement dans leurs circonscriptions, mais partout ailleurs dans le pays et auprès des Tunisiens à l’étranger, à l’écoute des électeurs.
Le Lac
Quatrième et dernier moteur, le plus délicat, n’est autre que le parti lui-même qui donne l’impression de battre de l’aile. Slim Chaker reconnaîtra qu’un parti qui réussit en moins de trois ans à se constituer si massivement, gagner présidentielles et législatives et former le gouvernement peut connaître un essoufflement passager et des tiraillements internes naturels et compréhensibles. Se voulant rassurant, il affirmera que nombre de commissions internes continuent à fonctionner intensivement. Il cite en exemple la commission économique qu’il avait-co-présidée avec Mahmoud Ben Romdhane. Il fera remarquer en passant que tous deux au gouvernement ont passé le témoin après leur accession au gouvernement, démentant ainsi les assertions selon lesquelles les ministres de Nidaa s'accrochent à leurs postes au sein du parti. Chaker affirmera que Nidaa Tounès ne manquera pas de retrouver très rapidement, à la faveur des restructurations et renforcements en cours, sa vitesse de croisière, de jouer pleinement son rôle sur l’échiquier politique en acteur majeur et significatif.
Telle une catharsis collective pour évacuer tant d’inquiétudes et d’interrogations, la réunion du groupe parlementaire de Nidaa Tounès qui a duré pendant plus de cinq heures, a trouvé dans cet audit effectué par Slim Chaker, un motif de remobilisation et un ressort de rebondissement. Mais, ce n’est pas gagné d’avance !
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