News - 12.03.2015

Habib Essid : Les réformes, nous les mènerons avec tous, dans l'intérêt national

Habib Essid IACE
Plus percutant, plus explicite, Habib Essid a mieux exposé, jeudi, l’engagement dans la mise en œuvre des réformes et leur bonne conduite, fournissant plus de détails sur les priorités et les premières actions à accomplir. Ouvrant le Tunis Economic Forum organisé par l’IACE et dédié aux urgences et méthodes dans la mise en place des réformes, il s’est employé à rassurer la communauté d’affaires tunisienne, mais aussi les partenaires économiques et financiers de la Tunisie de sa détermination à y aller dans le même esprit de dialogue et de concertation, en réunissant le maximum de facteurs possibles nécessaire à leur réussite. Le succès repose selon lui sur l’interaction entre les différents acteurs concernés, mais aussi la capacité d’exécution qui revient à l’Administration et aux institutions de l’Etat tant pour assimiler ces réformes que leur fournir les éléments humains, logistiques et financiers indispensables. Le discours est mieux structuré que celui d’’il y a une semaine lors de la Conférence sur l’Investissement et l’Entreprenariat, la vision plus claire et la diction meilleure, il a suscité l’écoute de l’auditoire par ce qu’il a dit et ce qu’il n’a pas dit.
 
Ce qu’il a dit, c’est d’abord l’implication de tous, notamment de la société civile, mentionnant pour confirmer cet engagement qu’un ministre délégué auprès de lui (Kamel Jendoubi) est en charge des relations avec les différentes composantes de la société civile. Aussi, la préparation à une économie alternative, équilibrée et inclusive, exige l’accélération des réformes, selon un calendrier adossé à la vision à moyen terme. Il revient avec plus en détail sur les quatre grandes réformes très attendues par les bailleurs de fonds internationaux à savoir : le cadre juridique du Partenariat Public-Privé (sur la base du partage des risques), la restructuration des banques publiques (en couvrant également l’ensemble de la chaîne du financement en locomotive pour le secteur), la réforme fiscale et celle des finances publiques à travers un programme de gestion par objectif du budget de l’Etat, ainsi que la réforme de l’administration et ses procédures.
 
Ce que Habib Essid dit surtout pas, c’est que : « L’aboutissement escompté des réformes ne dépend pas uniquement de la volonté du gouvernement, ni des moyens de l’Etat, mais aussi et surtout du degré d’implication effective des autres parties représentantes de la société civile. L’Etat est garant de l’équité, de l’égalité des chances et des droits constitutionnels, comptable des résultats, mais n’est pas l’unique acteur dans les questions de réformes pouvant assurer ces garanties. C’est pourquoi nous poursuivrons la même démarche du travail en commun et de la réflexion collectives élargie, selon des modes de conduite et d’organisation qui préservent à tous le droit de l’interaction et de la libre expression, afin de constituer la base nécessaire à l’Etat pour l’arbitrage entre les différentes options, selon l’intérêt national ».
 
L’allusion à l’UGTT est claire. Mais ce qu’Habib Essid ne dit pas, c’est comment il compte s’y prendre. Tout dépend en effet de la capacité du gouvernement à susciter un large consensus politique autour des réformes et des conditions de leur application. C’est d’ailleurs le thème du Forum. Comment parvenir à rallier les organisations syndicales, patronales et ouvrières, les partis politiques, les Députés et autres acteurs significatifs ? La position de l’UGTT, comme celle de l’UTICA sera déterminante. Comment amortir le choc des réformes et redistribuer une partie des dividendes cueillis par les bénéficiaires ? 
 
Sans dévoiler ses plans, le chef du gouvernement a préféré s’en tenir à un discours de principes. Certes plus clair. Avançant à pas prudents sur un champ miné, il laissera le soin au ministre des Finances, Slim Chaker, d’aller un peu plus loin dans l’exégèse.
 

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