News - 09.12.2014

Ali Hachani quitte le BP d'Al Jomhoury et appelle à voter Caïd Essebsi

Exprimant son désaccord avec la position prise par Al Jomhoury n’apportant pas son soutien à Béji Caïd Essebsi lors du second tour des présidentielles, Ali Hachani, membre du bureau politique a décidé de quitter cette instance tout en restant membre du parti. Ancien ambassadeur de Tunisie notamment à New York, et président du Conseil économique et social de l’ONU, il a appelé à voter Caïd Essebsi. L’ambassadeur Hachani n’est pas l’unique haut dirigeant d’Al Jomhoury à partir du BP. Taieb Houidi, chef économiste avait déjà annoncé son départ, non seulement de cette instance mais du parti, au lendemain du premier tour des présidentielles. 

En laissant à ses membres et sympathisants la liberté de choisir leur favori au deuxième tour, Al Jomhoury ne marque pas un alignement net en faveur de l’un ou l’autre des deux finalistes. Cette attitude est interprétée par les deux camps comme un soutien à peine déguisé à Moncef Marzouki contre Béji Caïd Essebsi. Nombre de sympathisants d’Ahmed Néjib Chabbi y voit « une erreur d’appréciation politique qui s’ajoute à nombre d’autres commises depuis le déclenchement de la révolution ». 

Des erreurs d’appréciation et des ressorts à trouver

Ils citent notamment la participation de Chabbi dès le 18 janvier 2011 à l’éphémère gouvernement de Mohamed Ghannouchi, sa campagne d’affichage publicitaire, son refus de s’allier avec les autres forces démocratiques lors du scrutin du 23 octobre 2011. Ils ajoutent le noyage du parti PDP dans une nouvelle alliance sous la bannière d’Al Jomhoury (notamment avec Afek Tounès) qui a rapidement démontré son échec et autres prises de position. « Autant de décisions estiment-ils qui ont épuisé un capital précieux de près de 40 ans de résistance contre la dictature et de militantisme pour la démocratie, mené par Ahmed Néjib Chabbi aux valeurs incontestables, avec à ses côtés des militants irréductibles de la trempe de Maya Jeribi, Issam Chabbi, Rachid Khechana et autres Mongi Ellouze.
 
L’élimination quasi-totale d’Al Jomhoury lors des législatives qui ne conserve qu’un seul siège au Bardo, arraché à Siliana par Iyad Dahmani a déjà provoqué un électrochoc. L’érosion ahurissante de son électorat lors des présidentielles, Chabbi n’ayant glané que 1% des suffrages (34025 voix), en a fait un tremblement de terre sous les pieds des dirigeants. A froid, l’analyse sera sans doute instructive : Chabbi et ses compagnons de route chercheront les ressorts indispensables au rebondissement.