A une semaine des élections, Béji Caïd Essebsi plus offensif que jamais
Devant quelque 20 000 personnes qui s’entassaient dans le Palais des sports de Tunis, Béji Caïd Essebsi a fait samedi l’un de ses meilleurs discours de campagne, s’employant notamment à rassurer ceux qui n’ont cessé d’agiter l’épouvantail des tentations hégémonistes de Nidaa en cas de victoire de son candidat aux élections. Il a précisé que la nouvelle constitution garantit la séparation des pouvoirs, tout en observant que son parti ne gouvernera pas seul le pays et qu’il engagera des consultations avec tous les partis sans exception car il n’accepte aucun ostracisme. « Le prochain gouvernement, a-t-il dit sera un cabinet d’union nationale qui respectera les libertés et s’emploiera à restaurer l’autorité de l’Etat et à renforcer le rayonnement extérieur de la Tunisie ainsi que le caractère civil de l’Etat », ajoutant qu’il n’avait jamais demandé à un candidat à la présidentielle de se retirer, de même qu'il n’a pas tenu rigueur à tous ceux qui l’ont attaqué de leurs propos.
Ceci ne l’a pas empêché de critiquer vivement les ligues dites de protection de la révolution qui ont menacé le pays d’un bain de sang en cas de victoire du candidat de Nidaa Tounès, ajoutant qu’il ne serait pas surpris de voir Ricoba nommé ministre de l’intérieur et Dghij à la tête du ministère de la justice en cas de victoire de Moncef Marzouki. Il a précisé que le pays ne sera gouverné ni par un ogre (ghoul), ni par un fou (mahboul) et que, lui, président de la République, les LPR et les salafistes n’auront pas accès au palais de Carthage, utilisant le mot populaire, imadhmdhou. Revenant sur les rumeurs dfaisant état de la détérioration de son état de santé, il a assuré qu’il se portait bien (d’ailleurs sa prestation le prouvait à l’évidence) tout en décochant quelques fléchettes à l’adresse du candidat qui a exhibé » son bulletin de santé, un geste qu’il a qualifié « de mauvais goût ».
Après Tunis, Béji Caïd Essebsi entamera la dernière semaine de la campagne par un meeting ce lundi à Béja, qui sera suivi le mercredi par deux autres meetings à Kasserine et Sidi Bouzid et un quatrième jeudi à Sfax.
Cinq grands meetings dont trois dans des villes de l'intérieur en six jours, c'est le pied de nez de BCE à tous ceux qui, invoquant son âge et son état de santé, cherchent à semer le doute sur sa capacité à diriger le pays.