News - 14.10.2014
Centenaire de Noureddine Ben Mahmoud : une illustre figure de la presse tunisienne
Les anciens élèves de Sadiki conduits par leur président Foued Mebazaa célèbrent ce jeudi 16 octobre à la Bibliothèque nationale le centenaire de leur camarade et illustre figure de la presse tunisienne, Noureddine Ben Mahmoud. Un centenaire marqué par la parution d’un ouvrage qu’on doit à sa famille et à la plume d’Ali Jeliti.
Journaliste nationaliste, l’une des premières voix de Radio Tunis, éditeur, imprimeur, dramaturge, et traducteur, Noureddine Ben Mahmoud a été sans doute une grande figure du tout-Tunis des années 40 et 50, avant de partir s’installer à Paris en 1956. Il sera de retour pour la première fois en 1973 avant de s’y installer définitivement en 1989. Le 16 octobre 1990, le même jour que celui de sa naissance en 1914, il rendra l’âme. Grâce à ses mémoires, photos d’archives et documents qu’il confia à sa fille, Atf et à une recherche bien fouillée par Ali Jelliti, son parcours est restitué avec finesse, sous le titre de « Noureddine Ben Mahmoud, un pionnier de l’information, 1914 - 1990 ».
« Ali Jelliti retrace l’itinéraire d’un intellectuel qui a puisé son inspiration au meilleur de la renaissance arabe qui était alors dans la plénitude de la maturité, écrit en préface Abdelaziz Kacem. L’enquête n’était pourtant pas aisée, poursuit-il : il fallait de la patience pour dépouiller et classer les documents conservés par les institutions officielles, de l’érudition pour les confronter aux reliques préservées par la piété familiale, de l’intuition, enfin, pour les intégrer aux témoignages des témoins qui ont connu l’homme. C’est à ce prix que l’auteur est parvenu à faire revivre cette figure dans ses multiples dimensions : la polyvalence linguistique et culturelle, l’enracinement dans le terreau intellectuel de la Tunisie, le destin souvent douloureux d’un être d’exception broyé par l’Histoire et livré à la vindicte d’un public versatile. Tâche ardue, répétons-le, que celle accomplie par Ali Jelliti, et dont il faut saluer aujourd’hui la réussite ».
Rappelant qu’il a connu Ben Mahmoud de près, Abdelaziz Kacem ajoute : « Les souvenirs qui me rattachent à la mémoire de cet homme sont nombreux, et combien de fois ne me suis-je pas surpris à me répéter en une sorte de rêverie passéiste : « et si… », et « combien c’aurait été si… », tandis qu’un tout autre scénario que celui que nous avons connu se déroulait dans mon esprit où je voyais l’homme s’attelant de nouveau à consolider cette renaissance tunisienne dont nous mesurons aujourd’hui à quel point les acquis sont fragiles ».
De son côté, Mohamed Néjib Abdelkefi, rapporte un témoignage instructif. « Noureddine ben Mahmoud fut l’une des belles plumes de son temps, écrit-il. Les articles qu’il publiait étaient autant une célébration des arts et des lettres qu’un appel à la conscience de ses compatriotes, un cri pour galvaniser les énergies. Aux complots destructeurs, il opposait la rigueur de ses analyses politiques. Ses œuvres littéraires qui brillèrent de tout leur éclat dans le ciel de la culture tunisienne des années quarante et cinquante du siècle dernier ont laissé une empreinte profonde à laquelle les historiens scrupuleux ne manqueront pas de rendre justice, le jour où les partis-pris et les exclusions intempestives laisseront place à une nouvelle culture libre, authentique, pure de toute forme d’envie ou de malveillance ».
Ali Jeliti et la famille du défunt ont le grand mérite de nous faire découvrir un itinéraire exceptionnel, d’une figure à plus d’un titre exceptionnelle. Incomprise. Sauf par les siens.
Légendes photos:
En haut, à droite avec Othman Kaak et Mustapha Bouchoucha
Et une soirée chez Farid Latrache
Noureddine Ben Mahmoud
Un pionnier de l’information, 1914 – 1990
Par Ali Jelliti
Imp. Simpact, 324 p. 2014, 15 DT
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