Les chiffres sont effarants ! L’endettement des établissements publics de santé (EPS) rien qu’auprès de la Pharmacie centrale de Tunisie dépasse les 400 MD. Sans compter les autres fournisseurs. Les quatre jours de grève de perception des frais de soins de santé, récemment observés auront coûté la bagatelle de 1.2 MD. Le système de santé publique soigne 80% des Tunisiens et ne bénéficie que de 20% des reversements de la CNAM. Clairement, ce sont les Cnamistes (affiliés à la Sécurité à la Sécurité sociale) qui financent la plus grande partie des autres patients soignés, titulaires de ces 750 000 fameux carnets blancs de soins gratuits, donnant accès aux soins à leurs membres de familles, soit un total de pas moins de 3.5 millions de Tunisiens.
A lire ces chiffres, présentés par le ministre de la Santé, Mohamed Salah Ben Ammar, on réalise l’ampleur du désastre budgétaire. Conscient de ces enjeux, il a chargé une équipe conduite par Inès Ayadi, spécialiste de l’économie de la Santé d’élaborer les comptes nationaux de la Santé. Combien coûtent effectivement les soins de santé en Tunisie et qui est en train de les prendre en charge ? Premier enseignement tiré : les Tunisiens supportent directement à leurs frais 40% des frais de soins de santé. Le taux est très élevé par rapport aux ratios internationaux et peut constituer une source d’appauvrissement pour nombre de ménages. Les déséquilibres sont flagrants.
Comment combler ces gouffres et mobiliser des ressouces additionnelles au budget de l'Etat. Le ministre estime nécessaire de trouver des financements innovants quitte à y associer les cigarettiers, les producteurs de sel, concerves, sucre, boissons sucéres et autres, pouvant susciter des facteurs de risque santé. Il promet, en outre, de publier courant octobre, les Comptes nationaux de la Santé et envisage d’engager un vaste débat à ce sujet dans la suite du débat sociétal général initié cet été.