L'heure de vérité pour ceux qui disent soutenir la Tunisie
La conférence internationale "Investir en Tunisie" qui commence ce lundi 8 septembre constitue l'heure de vérité pour la communauté internationale. Plus particulièrement, pays amis, institutions financières régionales et internationales, partenaires et investisseurs privés ont en effet l’opportunité de concrétiser leur soutien à la réussite de la transition démocratique par la relance de l’économie et la reprise de la croissance. La participation d’une trentaine de pays et institutions, la présence des trois premiers ministres, français, Manuel Valls, marocain, Abdelilal Benkirane et algérien, Abdelmalek Sellal, ainsi que du secrétaire général de la CNUCED, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, est déjà un signe fort. Même si on aurait bien voir se joindre à cette conférence la directrice générale du FMI et le président de la Banque mondiale. C’est aujourd’hui qu’ils doivent prendre les positions d’avenir, pour la paix, la sécurité et la croissance en Tunisie. Une rare fenêtre s’ouvre, sauront-il la saisir.
Trois facteurs essentiels
1 - La Tunisie, même si elle a mis près de quatre pour y arriver, a su se doter d’une nouvelle constitution, consensuelle et moderniste, mettre en place des institutions républicaines et s’acheminer, dans quelques semaines seulement, vers des élections qui, nous l'espérons seront libres et transparentes. .
2 - Le gouvernement indépendant, issu non de la légitimité des urnes, mais de celle du consensus formé par le Dialogue nationale, tient parfaitement ses engagements fixés dans sa feuille de route. Confronté à l’aggravation de la situation en Libye, il livre aussi une bataille implacable contre le terrorisme, la contrebande et le crime organisé.
3 - La multiplication des fronts, politique, économique, social et sécuritaire, n’a pas détourné le gouvernement d’une mission cruciale qu’il s’est assigné : rattraper le temps perdu et préparer l'après- élections. Que pourront faire un président de la République, une Chambre des Représentants du Peuple et un gouvernement, une fois légitimement plébiscités, s’ils ne trouvent pas dès leur entrée en fonction, des chantiers déjà amorcés. C'est-à-dire des dossiers bouclés, sur la base d’une vision claire partagée et de choix stratégiques définis et avec des financements appropriés. Faut-il qu’ils retombent dans les interminables discussions jusqu’à ficeler de nouveaux dossiers et de nouveaux financements. Le pays peut-il attendre davantage pour commencer à réduire les inégalités, subvenir aux besoins des populations défavorisées, redresser les indicateurs catastrophiques et surtout redonner espoir à tous, les jeunes, les chômeurs d'entre eux, les premiers.
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