News - 03.09.2014

Banques, gaz de schiste, free-shops et gouverneurs : Les petites phrases de Mehdi Jomaa

Habituellement discret, Il arrive à Mehdi Jomaa de sortir de sa réserve. Cultivant l'art de la formule qui fait mouche, il ne boude pas son plaisir de lancer de petites fléchettes. Tout y passe. Verbatim.

Bilan du gouvernement. «Vous me demandez de faire mon bilan. Comme dans un match de foot, ce n’est pas à la 80ème minute qu’il faut figer le résultat. Il faudrait attendre le dernier sifflet à la 90ème minute, sauf prolongation réglementaire ».

De l’Etat. «Les Tunisiens n’accepterons plus ni l’Etat sauvage oppresseur, ni l’Etat sauvage libéral, mais un Etat de droit, démocratique, régulateur, juste ».
 
Entreprises confisquées. «La situation de nombre d’elles s’est beaucoup dégradée. Bien qu’elles étaient entre de mauvaises mains, elles étaient plus ou moins bien gérées. Aujourd’hui, on doit parer à leur dégradation ».
 
Réalisations antérieures. «Sérieusement, il y avait nombre de bonnes réalisations qui avaient été accomplies depuis l’indépendance. On ne doit pas tout renier ».
 
Contraintes et responsabilité. «On ne veut pas se fâcher avec les gens en prenant des décisions dures. Mais, si on nous y contraint, on sera alors obligé de le faire ». 
 
Duty-Free dans les aéroports. «Aucun marché n’a été encore attribué. Quatre appels d’offres ont été lancés et ils sont tous en cours de dépouillement. Je relève que deux groupements soumissionnaires comptent des entreprises tunisiennes».
 
Banques publiques. « Je ne croyais pas que la situation a failli être aussi cahotique. Rien que le système d’information, par exemple, exige une refonte immédiate. Le projet de loi de la réforme du système bancaire est déposé depuis des mois à l’Assemblée nationale constituante. On nous avait promis son examen et l’adoption de sa version finale avant le 15 août dernier et nous espérons que cela ne saurait tarder ».
 
Gaz de Schiste. « Au moins, lançons les études, pour savoir si oui ou non la Tunisie recèle des réserves significatives. Dans la négative, il faudrait prévoir dès-à-présente l’alternative. De toute façon, on va y aller et exercer nos prérogatives ». 
 
Gouverneurs. "Pour moi, le Gouverneur, c’est le super boss dans sa région. C’est lui qui coiffe l’ensemble des services appartenant aux divers ministères. Ils doivent trouver les raccourcis, prendre des décisions et se mettre dans la gymnastique de l’efficacité".
 
Développement régional. "Le plus grand handicap qui plombe la réalisation des projets dans les régions, ce ne sont pas les crédits, mais notre manière de procéder, notre capacité de nous affranchir des boulets administratifs. Nous avons relevé plus de 14 000 projets en souffrance depuis des années, sélectionné parmi eux 580 à débloquer rapidement. D’ores et déjà, 172 sont réalisés. Il nous faut un autre style de conduite des projets. C’est impératif".