News - 10.07.2014

Des doutes sur la tenue des élections : le coup de colère des «petits» partis

«Qu’on nous dise oui ou non, veut-on tenir des élections libres et transparentes cette année ou non ! Nul besoin d’élaborer une loi électorale alambiquée, pire que celle de 2011, de programmer la période d’inscription sur le registre électoral en plein ramadan et de la limiter à un mois seulement, d'organiser des attaques contre la plateforme informatique de l’ISIE et d’essayer de nous faire avaler des couleuvres!».

Fortement indigné, Ahmed Kasskhoussi (MDS) le compagnon de Mohamed Brahmi dans sa fameuse grève de la faim au siège même de l’ANC au Bardo et qui a renoncé à son mandat de Constituant, ne pouvait pas se retenir. Premier à prendre la parole lors de la rencontre jeudi de l’ISIE avec les partis politiques, il a exprimé un sentiment général qui dit-il habite non seulement le MDS et la Jabha Chaabya, mais une très large partie de l’opinion publique.

 «La classe politique a perdu tout crédit, rompant son lien avec le peuple. Les Tunisiens ont l’impression qu’une feuille de route précise est en train de se jouer en coulisse par certains décisionnaires, en nous cantonnant tous dans des dédales sans issue, dit-il. Est-ce possible, est-ce acceptable. Ils nous font marcher, mais nous ne pouvons pas être de simples figurants. Il faut reconnaitre qu’en 2011, Béji Caïd Essebsi avait très bien géré la tenue des élections. Mais, malgré tous les efforts conjugués par l’ISIE, le taux de participation n’a pas dépassé les 48%. Alors comment faire aujourd’hui avec tout ce qui complique, sur un fond sectaire et une logique partisane ! Au départ, pendant de long mois, pour l’organisation des prochaines élections, on nous a imposé un pas de tortue, puis d’un seul coup, ils veulent passer à 120 Km à l’heure. Est-ce réaliste ?»
 
Abderrazak Larbi du parti de la Justice et du Développement abondera dans le même sens, sur un ton encore plus alarmant. «Je ne veux pas croire que les élections seront impossibles en 2014, dit-il, très ému.»
Mohamed Salah Hidri pousse le bouchon. «Les élections de 2011 n’étaient pas totalement transparentes et régulières, Kamel Jendoubi lui-même en avait relevé nombre de défaillances », lancera-t-il d’emblée. Puis il passe à ISIE 2 de Chafik Sarsar. Pourquoi avoir formé des comités régionaux avant la fixation de la date des élections», demandera-t-il. Lui aussi doute fort de la possibilité de la tenue des scrutins cette année et se déclare en faveur de leur report en prenant le temps nécessaire pour inscrire le plus grand nombre d’électeurs et d’assurer une bonne préparation. «Dès le départ, rappellera-t-il, nous avions proposé de retenir la date symbolique du 20 mars 2015. Ils auraient dû nous écouter».
 
Remise en cause d’un processus politique parallèle qui serait concerté par «les grands», doute quant à la faisabilité du calendrier électoral, et forte demande d’un accord politique global impliquant l’ensemble des parties concernées pour convenir de l’issue idoine. Un sentiment qui se répand au-delà de la réunion de l’ISIE avec les partis politiques.
 
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