Lamine Gharbi, la saga d'un Français d'origine tunisienne
Lamine Gharbi, président du groupe Cap Santé, a été élu le 25 juin dernier à la présidence de la Fédération de l'Hospitalisation Privée (FHP) en France. C’est un battant, fier de ses origines et attaché au berceau de la famille, Thala. Né en 1964 à Paris, il est Docteur en pharmacie, titulaire d'un Mastère de management de l’industrie pharmaceutique (Ecole Supérieure de Commerce - Dijon) et d'un Mastère de DESS d’Economie et Gestion des Etablissements de Santé (CESEG – Université de Montpellier I).
Lamine Gharbi a débuté dans le secteur hospitalier privé en 1990, comme pharmacien de la clinique Pasteur à Pézenas, avant de constituer un groupe régional d'établissements de santé Cap Santé, dont il est le président et qui compte aujourd’hui 11 établissements ...Trois cliniques chirurgicales, un service d'hospitalisation à domicile, un centre de convalescence, cinq maisons de retraite et une crèche regroupés sur le département de l’Hérault, au Sud de la France, et couvrant la plupart des disciplines médico chirurgicales prenant en charge chaque année plus de 80 000 patients font 45000 en urgences.
Depuis sa création en 1990, le groupe a su se structurer pour devenir un véritable acteur de la santé de la région. Jouant pleinement son rôle d'acteur majeur de la santé. Aujourd’hui, Cap Santé a pour ambition de s'imposer comme une marque de référence, fondée sur une éthique où les patients sont placés au au centre des préoccupations.
Toute l’énergie et le savoir-faire du président du groupe sont déployés pour répondre, en logique de réseau et de filière, aux attentes des patients et des résidents pour les accompagner, les soulager et leur permettre de recouvrer au mieux leur santé dans les meilleures conditions possibles. C’est la devise du groupe Cap Santé.
Le bureau du président du groupe, c'est son smartphone. Grâce à lui, Lamine Gharbi veille en permanence sur les établissements de santé dont il est le propriétaire ainsi que sur les centaines de salariés (850) et de médecins (250) qu'il emploie et le bien-être de plusieurs dizaines de milliers de patients chaque année (80000). On lui envoie, par exemple, le menu qui sera servi dans ses cliniques, on lui fait part du moindre problème avec un malade ou de toute décision à prendre d'urgence. Régler les problèmes. Pour ce colosse tranquille de 50 ans, marié et père de cinq enfants, loin d'être une corvée, c'est un immense plaisir. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne délégue pas à ses équipes.
A vrai dire, il n'a pas le choix : outre son rôle de président du groupe Cap Santé, Lamine Gharbi a une activité syndicale à l’échelle nationale et il doit donc partager son temps entre Paris, les 22 régions du territoire national et sa région professionnelle, le Languedoc-Roussillon.
«Un syndicaliste de terrain pour un syndicat de résultat», c’est ainsi qu’il se définit, il s’est engagé dans l’action syndicale dès 1993 en devenant membre de la FHP Languedoc-Roussillon qu’il préside depuis 2007. Il est également depuis 2008 président du syndicat de spécialités FHP-MCO (Médecine Chirurgie Obstétrique) et membre du Comité exécutif de la FHP dont il a été élu le 25 juin dernier comme président pour un mandat de trois ans avec une majorité écrasante de 83% ….
Les origines de Lamine Gharbi
A la question de savoir pourquoi des études de gestion après le doctorat en pharmacie ? Lamine Gharbi répond avec humour : « mon rêve c’était d'être le patron de mon père ». Un rêve qu’il a pu réaliser en devenant Président du groupe Cap Santé, son père, feu Abdelkader Gharbi, médecin anesthésiste réanimateur exerçait dans les cliniques du groupe. Abdelkader, le troisième de ses 8 frères et sœurs, l’ainé des 5 garçons, (1929-2010) était né à Thala où il avait fait ses études primaires, avant d'entamer des études secondaires au Kef et de les poursuivre au lycée Alaoui à Tunis où, il obtint son bac section philosophie.
Le grand-père de Lamine Mohamed Gharbi, (1863-1969), né à Thala, l’un des plus hauts villages de Tunisie, enterré au cimetière de Jellaz à Tunis), était un homme très actif, commerçant et agriculteur, un grand bâtisseur, très généreux ,un grand innovateur,. Il avait suivi des cours à l’école coranique de Thala pendant très peu d’années, juste de quoi écrire en arabe, faire ses prières et tenir ses différentes comptabilités. Il a été représentant élu de sa région au sein des instances économiques, sociales et politiques pendant 36 ans, (chambre du commerce, Association caritative Jamaia El Khaïria et le Grand Conseil). Un homme admirable, qui avait transmis le virus du travail, de la politique et du syndicalisme à Lamine son petit fils. Le souvenir qu’il a laissé de son œuvre immense dans la région des Frechiches est toujours présent, mémorable, un exemple à suivre pour les Gharbi mais aussi pour les autres……
Il décida d'envoyer ses fils faire leurs études en France. Sur les cinq enfants, quatre ont suivi des études en médecine. Parmi eux, Abdelkader qui fit médecine à Montpellier et devint le premier médecin anesthésiste-réanimateur tunisien. Il exerça à Paris, Carcassone, Aurillac et Toulouse. Il était aussi militant nationaliste au sein du mouvement estudiantin tunisien à Montpellier.
Il avait choisi de s'installer à Pézenas, où il acheta une petite clinique dans les années 80 (l’actuelle clinique Pasteur).Grand travailleur, toujours disponible, il l'avait développée et transmis le virus de la médecine à son fils Serge Abdessalem, neurochirurgien, bien réputé dans la région, ancien chef de clinique des hôpitaux de Lyon et exerçant aujourd'hui à Montpellier.
Un aperçu de la Fédération de l’Hospitalisation Privée de France
Regroupant 1100 établissements, la FHP représente les cliniques et hôpitaux privés de France. Organisée en Syndicats Régionaux et en Syndicats de Spécialités, la FHP est l'interlocuteur privilégié des pouvoirs publics sur les grands thèmes qui engagent l'avenir du système de santé.
Les établissements privés qu’elle représente assurent la prise en charge de:
- 8 millions de patients chaque année
- 55 % des interventions chirurgicales et près de 70% de la chirurgie ambulatoire en France
- Près d’une personne sur deux atteintes d’un cancer
- 2 millions de passages dans 130 services d’urgences
- Un accouchement sur quatre
- Près de 20% des hospitalisations psychiatriques
- Un tiers des hospitalisations en soins de suite et de réadaptation
- Un tiers des patients traités par dialyse
Les établissements privés emploient :
- Plus de 40 000 médecins libéraux ou salariés,
- 150 000 personnels de soins, administratifs et techniciens salariés dont 52 000 infirmiers.
La FHP assume un double rôle. En aval, elle informe, conseille et assiste ses adhérents en matière économique, juridique et sociale. En amont, elle représente les cliniques et hôpitaux privés auprès des tutelles, du ministère et des syndicats de salariés de la branche. La FHP développe aussi des actions pour mieux faire connaître auprès du grand public la qualité de la prise en charge et leur rôle essentiel au sein du système de santé français.
Elle s'engage quotidiennement au service du public, fidèle à ses principes fondateurs:
- libre choix du patient et respect du pluralisme de l'offre de soins ;
- attachement à une approche participative et concertée des problèmes de santé publique.
Dhamna Gharbi