Présidentielle : Jebali décidé à se porter candidat
Hamadi jebali est décidé à démissionner de toutes ses fonctions au sein d’Ennahdha pour pouvoir se présenter aux élections présidentielles en tant qu’indépendant. Il vient de le confirmer dans une interview à une radio privée.
Le moins qu’on puisse dire est que le « Mouvement » se serait bien passé de ces tirs amis. Car ils viennent contrecarrer sa stratégie. Ennahdha a décidé depuis longtemps de sacrifier la course à Carthage pour se consacrer aux élections législatives. Instruite par le précédent égyptien, elle ne veut pas que sa présence sur la scène politique soit trop voyante. Une victoire aux élections législatives lui suffirait amplement d'autant plus que la politique tunisienne se décidera au Bardo. Mais, en même temps, elle tient à ce que le prochain locataire de Carthage ne lui sera pas hostile. D’où sa dernière initiative : pourquoi ne pas choisir un candidat consensuel aux élections présidentielles Consensus. Le mot a fait fortune. Le chef du gouvernement, la constitution, l’ordre de priorité des élections, le code électoral ont tous fait l’objet d’un consensus, proposé faut-il le rappeler par Ennahdha. Et qu’importe si tout le monde est contre : les partis frères et amis, les adversaires et même l’UGTT, parrain du Dialogue national qu’elle avait essayé de torpiller avant de s’y rallier en s’apercevant du profit qu’elle pouvait en tirer. L’essentiel est de tenir bon.
A qui pense Ennahdha en lançant son initiative ? A Mustapha Ben Jaafar qui a avoué dans une récente interview qu’il se verrait bien en candidat consensuel ? A Ahmed Mestiri qui a montré par le passé ses bonnes dispositions à du parti islamiste ? A d'autres noms de la société civile ? Ce qui est sûr, c'est que le parti islamiste a l'embarras du choix. Le problème est de savoir s'il est capable de maintenir son initiative alors que l'un de ses dirigeants les plus en vue est en lice au risque de provoquer des remous au sein du parti même.