News - 18.06.2014

La politique, ça sert aussi à distraire

L’appel du mouvement Ennahdha aux partis politiques à un accord sur «une personnalité consensuelle» pour la présidentielle a été suffisamment ambigu pour que le microcosme politique s’enflamme…et se perde en conjectures sur les candidats potentiels auxquels pense ce parti. Les paris sont ouverts. Cela va de Béji Caïd Essebsi  à Mehdi Jomaa (qui n'est pourtant pas concerné) en passant par Marzouki, Ben Jaafar et Chabbi. Après les débats sur la concomitance des élections et leur ordre de priorité qu'elle a menés avec maestria en imposant ses vues, Ennahdha a trouvé un sujet suffisamment «clivant»  pour passionner les Tunisiens et surtout donner l’impression que c’est toujours elle qui mène le jeu. Consciente d’avoir fait le buzz avec sa proposition, elle veut pousser son avantage en annonçant la tenue ce jeudi d’une conférence de presse pour «clarifier» sa position, d’autant plus que son appel a donné lieu à des «mésinterprétations».

Nul doute que nous entendrons de longues tirades sur les bienfaits du consensus et le souci du «mouvement», d’éviter «tout ce qui est de nature à diviser les Tunisiens». En revanche, il ne faudra pas s'attendre à des révélations fracassantes sur les noms. A défaut de trouver les vraies réponses aux préoccupations des Tunisiens, on les distrait au sens premier du terme : détourner leur attention des vrais problèmes. 

Hedi