Notes & Docs - 28.11.2009

Sommet de Copenhague: pour une croissance à visage humain

Les premières crises géopolitiques, économiques et écologiques à l’échelle de l’universel démontrent  les gigantesques exploits de l’homme dominé par l’accélération des progrès dans les domaines scientifique, technologiques et médiatique. Si on ose montrer que le démarrage de cette évolution  effrénée a commencé au XIXème siècle pour la révolution industrielle et celle des transports, nous sommes à l’heure actuelle à celle de l’immédiat et à l’instantanéité ( importance des flux des données et un gavage permanent d’informations ), en passant par celle de l’informatique et des communications des données et les transplantations  des puces.

Les preuves scientifiques sont aujourd’hui accablantes sur la dégradation des ressources naturelles (les changements climatiques menacent gravement notre planète sur la croissance et le développement durable des pays riches comme des pays pauvres) et la qualité  de la vie. On ne peut ni arrêter ni ralentir le changement climatique. Comment s’adapter ? Comment se doter d’approches et d’outils contre les conditions extrêmes. La science a-t-elle épuisée la terre de ses ressources et ses distances ?et  c’est la fin de la géographie physique ? La terre est devenue « petite »et presque « vidée » de ses ressources naturelles et il faut aller plus loin dans l’exploration des autres planètes, car la science est là. Yves Coppens qui est un éminent scientifique paléo anthropologue du Collège de France rappelait en 2007 « …Moi j’ai confiance dans l’humanité. Je m’incline devant son génie. Je crois, qu’elle saura pondérer son rôle à l’égard de l’environnement….Il est bon que l’humanité prenne conscience de sa liberté  certes, mais aussi de sa responsabilité vis-à-vis de son unique terrain de jeux actuel…. » Une perspective d’amélioration perpétuelle !

Fragilite des ressources naturelles et croissance: quelques indicateurs du cas tunisien

La Tunisie, comme le restant des pays en développement, est à l’heure des mutations et des transformations économiques et sociales profondes. A la fois méditerranéenne et saharienne, elle comptait, en 1984, 6,9, millions d’habitants et un taux d’urbanisation de plus de 52 %. La population atteindra 12 millions en 2015 avec une urbanisation de plus de 65 %. Sa superficie est de 16.4 millions d’hectares, dont environ 5 millions d’hectares de terres agricoles, dites également labourables, soit 31 % de la surface totale (Atlas des Sols tunisiens, carte agricole régionale), et des ressources en eau de surface et souterraine de 4.5 milliards m3 /an (88% sont mobilisées actuellement et 95 % seront à l’horizon  2016) avec 29 barrages pour l’alimentation en eau potable et l’irrigation. 30 % de la surface totale du pays sont impropres  aux cultures (djebel, erg, sebkha, chott, lacs salés et habitat). Sur environ 1.1 million d’ha de parcours et forêts, l’espace strictement forestier se développe sur 687000 ha (avec un taux de couverture actuel de 12,86%, il était de 7% en 1987) alors qu’au début de la 1ère ère chrétienne, la Tunisie comptait 3 millions d’ha.

L’accroissement démographique, l’urbanisation et l’évolution  du cheptel, conjugués à la pression sur les terres de parcours par  l’arboriculture en sec, la céréaliculture, sont à l’origine de cette régression spatiale du couvert végétal naturel. Mais en outre, les périmètres irrigués (arboriculture céréaliculture, cultures maraichères, fourrages) ont progressé (405000 ha) et ont permis de mieux développer la production agricole. Le secteur irrigué consomme 80% des ressources en eau disponibles et va participer pour 50% à la valeur de la production agricole (Ministère de l’agriculture et des ressources hydrauliques, 2009).

Le phénomène de désertification est très ancien et prend racine à l’époque de l’occupation romaine. Le « grenier de Rome » a connu son heure de gloire avec des terres gagnées aux dépens du domaine forestier des plateaux  du Kef, Siliana et Béja. La pédogénèse opérée sur les marnes et les calcaires du Crétacé a permis le développement  de sols rouges méditerranéens (car il faut environ 100.000 ans pour avoir un sol méditerranéen de 1 m d’épaisseur) sur les versants et les unités de raccordement, de vertisols topo-anthropiques dans les plaines intérieures devenues les remarquables terres productives céréalières du N.O. Dans un contexte de développement économique en croissance, une forte pression a été constatée sur l’environnement et particulièrement la frange littorale (ressources en eau et en sol). La gestion des déchets solides  (réseau de décharges) autour de grandes villes comme Tunis, Sfax, Sousse, Gabès, Bizerte… est mise en œuvre pour limiter les quantités et diminuer leur nocivité (environ 800.000 tonnes par an pour la décharge de J.Chakir – Tunis Ouest).  Le centre de traitement de déchets industriels de Jradou inauguré par le Président de la République avec la coopération allemande sera d’un apport incontestable pour les années à venir. Le 11ème plan économique et le programme présidentiel 2009-2014 prévoient une poursuite des actions dans tous les secteurs environnementaux en relation avec les ressources naturelles et englobe les différentes régions du pays (avec un objectif d’atteindre 1,25 du PIB).

Des progrès de la science aux dépens de notre environnement

Depuis le XVIIème siècle, la méthode scientifique moderne (Descartes et Galilée) s’appuie essentiellement sur l’analyse raisonnée pour expliquer des phénomènes complexes et aboutir à des problèmes résolus. Le maillon de cette chaine de découvertes et d’inventions est appelé progrès. Aujourd’hui, on est devant une masse de progrès dans tous les domaines : la santé (par exemple le test ADN pour détecter l’empreinte génétique d’une personne et les manipulations génétiques sur le cerveau), l’agriculture (la biotechnologie), les produits chimiques (chaque année 1000 à 2000 composés apparaissent), les infrastructures, le transport, les communications (matériel et antennes GSM) et les médias. Nous assistons à l’explosion de l’économie de l’immatériel, des technologies de l’information, de la fibre optique (les matériaux sont remplacés par de l’information et les masses par des bits)… Ce qui rapporte est la fourniture du service. Les bourses ont des flux virtuels, les mathématiques ont débordé la pensée économique comme le dit P.Virilio (urbaniste, 2008). La liste est longue et le bilan colossal. Mais l’environnement (naturel et social) à l’échelle régionale et planétaire est très affecté sinon détérioré, les paysages sont rongés par le béton et le goudron. L’homme peut –il refaire ce qu’il a défait ? (titre d’un congrès international en 1994 !)
La qualité de la vie est devenue depuis une dizaine d’années priorité pour la plupart des populations et le fer de lance des politiques et des organisations internationales.

Si nous suivons cette évolution, nous constatons que les résultats scientifiques sont imparfaits. Dans ces cas-là peut-on parler de la qualité de la science ? Tous les pays du monde et surtout les pays riches ont participé directement ou indirectement à la dégradation de l’environnement (air, eau, sol, biodiversité). Comment expliquer cette situation et comment faire devant une croissance démographique « démesurée » (peu contrôlée) ? Le pacte pour la Terre, la protection de la planète, la conférence de Rio (et Rio+10, sommet de Johannesburg), celle de Kyoto et demain Copenhague (pour faire face aux dérèglements climatiques les pays en développement auront besoin de 475 milliards de dollars d’ici 2030 ! rapport de la Banque mondiale 15/9/2009) sont le signe d’un désarroi mondial.

Il est noté, dans diverses études spécifiques, que le progrès de la science en matière industrielle fait baisser l’espérance de vie (pollution de l’eau et de l’air, accumulation de déchets toxiques, ondes électromagnétiques ,pesticides, et engrais, etc.) dans beaucoup de pays d’Amérique Latine (Brésil, Mexique) et d’Asie (Hong Kong, Singapour). Les exemples de détérioration du milieu naturel sont multiples(les forêts tropicales africaines et amazoniennes) et variés et, à titre de rappel, Greenpeace a signalé il ya quelques années que la mer Baltique, mer fermée groupant 71 millions d’habitants (partagées entre la Finlande, la Suède l’URSS, la Pologne et l’Allemagne), reçoit des rejets annuels considérables de l’industrie : 200.000 tonnes de chlorure de carbone, 1 million de tonne d’azote (engrais de l’agriculture) et 500.000 tonnes de phosphore, sans parler de la couche d’ozone et de son impact sur le changement climatique, degré ultime de cette dégradation.

L’usine de chromage d’Udine en Italie du nord qui pollue les nappes phréatiques  de la région (les méfaits du chrome hexa valent ; qui possède la valence chimique 6) un puissant agent cancérigène depuis 16 ans, les dernières études effectuées par l’agence régionale de protection de l’environnement montrent que durant les 3 dernières années le chrome s’est étendu contaminant sol, sous sol, et nappe sur une dizaine de kilomètres (terre agricoles). On a trouvé des teneurs de 3600 microgrammes par litre dans certains puits (les 50 microgrammes de chrome par litre de concentration admissible sont largement dépassées). (Courrier della SERA, 2001).  Environ 40 millions de tonnes de déchets électroniques ont été évalués à l’échelle mondiale, d’où le commerce dans ce type de matériel !  ¾ des déchets électroniques des pays riches vont vers la Chine le reste pour l’Afrique et l’Inde !

Ainsi, nous payons cher le progrès. Si la science s’est fixé un objectif pour résoudre des questions de développement pour mieux vivre, elle progresse aussi en inventant des thèmes inquiétants : les armes nucléaires, les manipulations génétiques. Elle est parallèlement condamnée à résoudre et à chercher des solutions aux problèmes d’environnement pour certains et de survie pour d’autres (produire bio. même les voitures deviennent vertes). Dans la dernière crise du prix des produits pétroliers, la recherche scientifique visait sur la production de l’éthanol à base végétale. D’après les derniers résultats ; pour avoir 50 l d’éthanol (pour certains véhicules) il faut 250 kg de maïs (bioéthanol) et qui peuvent dans autre contexte nourrir un enfant pendant 1 an.

La complexite des problèmes de l'environnement: des approches nouvelles pour des progrès durables-le défi

Vivant l’explosion démographique, 3 milliards d’hommes en plus en 20 ans, la population mondiale compte 6.123 milliards (dont 1MD de personnes souffrent de la faim !).L’Afrique compte actuellement environ 800 millions et 1.3 milliards en 2025, l’approvisionnement en eau et la question alimentaire seront une des priorités des pays en développement. La recherche agricole, appuyée par l’intensification, la diversification des cultures, la biotechnologie d’une part et la gestion raisonnable des ressources naturelles d’autre part, sera mise à dure épreuve. La superficie par personne attribuée à la production céréalière a fortement diminué. Aussi, l’augmentation de la production ne devra pas se faire aux dépens du défrichement des forêts ou des parcours (surtout en zones semi-aride) et de la mauvaise utilisation des sols ou de l’intensification anarchique et l’agrochimie productiviste (plus de pesticides et d’eau d’irrigation). A ce stade comment atteindre une agriculture écologiquement intensive ? (Grenelle de l’environnement, août 2008) à l’échelle mondiale, on estime que 100 à 140 millions d’ha seront perdus au cours des 20 prochaines années (source F.A.O).

Dans ce contexte et à titre de rappel la Tunisie aride et semi –aride a perdu environ 200.000 ha de terres agricoles au cours des 10 dernières années par les différents processus de dégradation. A l’échelle de la pédologie, il faut 1.000 à 10.000 ans pour former des sols naturels équilibrés et productifs de 40 cm d’épaisseur. A l’état actuel nous avons consommé tous nos sols naturels hérités d’anciennes pédogénèses des périodes paléo-pédologiques, Holocène et Pléistocène. L’extension des terres agricoles se fait sur des surfaces moyennement fertiles à médiocres, ou sur des matériaux allochtones (appelés hors sols !) où les coûts de la correction sont considérables selon les options de l’utilisation(en sec ou en irrigué) : stratégies décennales de la CES, aménagements des terres agricoles, suivi du comportement et fonctionnement des différents sols, techniques culturales améliorées….

Il va de soi qu’en ce début de millénaire la plupart des scientifiques se trouvent confrontés à ce « désordre raisonné ». A la vitesse  où le progrès évolue on est obligé d’arrêter des approches et des stratégies qui tiennent compte de nombreux paramètres qui se stratifient et s’emboitent. Cette approche  vise l’intégration des facteurs : l’humain et le naturel, l’économie et le social. L’isolement sectoriel des spécialités  et des disciplines trop techniques et inadaptées n’ont pas permis d’atteindre les objectifs tracés. Vécu dans les périodes passées, il apparaît actuellement révolu. Peut-être  les nouvelles approches nous feront oublier les échecs déjà consommés.
Il est incontestable que l’environnement est un système à composantes multiples. Il fonctionne avec différents partenaires et il faut composer avec. De nos jours, il est inadmissible de penser sciences écologiques, et sciences agronomiques sans penser sciences socio-économiques et aménagement du territoire et vice-versa. Le génie de l’environnement enseigné et appliqué dans certains pays développés et aussi en Tunisie, fait appel à l’ajustement permanent. 

Le multidisciplinaire est une nécessité et les programmes de développement durable imposent aux équipes scientifiques complémentaires de trancher sur des questions d’écosystème, encore en suspens, et d’éviter des échecs imprévisibles. De même, la législation, les mesures à développer pour le contrôle continu permettront de mieux baliser ce développement.

La gestion de la surveillance du progrès est une tache qui incombe aux scientifiques en premier lieu, en gardant et en respectant l’éthique scientifique et à la bonne gouvernance ensuite. La programmation et la planification contribueront à résoudre en partie le problème en s’appuyant sur une connaissance solide des dossiers. Des exemples comme les conventions de lutte contre les processus de désertification dans les régions sèches sont également un cadre qui permet de mieux analyser les modalités dans la mise en œuvre des PAN (plan d’action nationale) du milieu naturel et l’espace économique (Ministère de l’environnement et du développement durable).
Je dis bien en partie, parce que les intérêts de tous bords s’affrontent quotidiennement, de l’individu à l’entreprise jusqu’à l’autorité locale. Ce faisant nous demandons également plus de sécurité pour éviter des catastrophes d’origine humaine (par manque de respect des standards universels) à l’exemple de Tchernobyl, 1986, le tunnel du Mont Blanc, 1999 et l’explosion de l’usine (AZF pétrochimique de Toulouse, 2001…).

Comment réparer les dégâts ? Changement de nos comportements, gouvernance

Aujourd’hui, c’est déjà demain. Le défi est de taille : changements climatiques (effets de serre ), problèmes de l’eau, désertification, pollution et déchets qu’il faut enterrer, ascension des maladies de surmenage et de stress, dégradation de la qualité de la vie ne connaissent pas de frontières. Toute la planète est concernée et la Tunisie s’est engagée dans une démarche de relance dans ce domaine: plan d’Action National (actualisation périodique des ressources naturelles, surveillance de la pression démographique sur le milieu), commissions nationales, de développement durable, d’atténuation du risque de vulnérabilité à la sécheresse et de lutte contre la désertification, conseil national de l’eau, suivi continu de l’état de l’environnement, développement des énergies renouvelables. Des institutions environnementales du Ministère de l’environnement et du développement durable comme l’ANPE, l’ANGED, le CITET, l’ONAS, l’ODD, la Banque des gènes, la DGQV prennent en charge cette mission avec l’appui de la coopération internationale (BIRD, CEE, GTZ, BAD, FIDA, FAO, AFD, OSS …) par l’application de la loi, la vulgarisation et la formation. Cette coopération internationale dans ces domaines est indispensable : mise  en œuvre, procédures et modalités d’actions.

Devenir riche, produire plus propre, consommer raisonnablement des produits de qualité (consommateur biologique) sensibiliser le citadin et le paysan au problème de l’eau, bref rendre la croissance économique plus compatible avec l’environnement : c’est de la « science positive ». C’est aussi avec tout ce que nous vivons comme masse des résultats d’innovations techniques et technologiques (importance de leurs impacts socio-économiques Friaa, Leaders, novembre 2009) avec une dynamique croissante dans les profits ; ainsi, nous sommes arrivés au stade d’une société d’excès :

  • D’argent (secteur financier), de loisirs, de confort, de consommation, de gaspillage (surtout les ressources en eau et en sol) et de dégradation des systèmes écologiques. La dernière réunion sur les changements climatiques de Bonn (29 mars 2009) en présence de quelque 175 pays a invité les pays riches à réduire d’ici à 2020, leurs émissions de CO2 d’au moins 40 % par rapport à 1990. C’est un  constat de phénomène qui tire vers le haut de la pyramide et limité à quelques individus et quelques pays. Les pays du Sud subissent les revers, mais peut–t on les appuyer pour faire face ?  L’estimation de gaz à effets de serre par  l’Indice carbone appliqué pour la taxation aux différentes entreprises est une démarche pragmatique – pollueur / payeur.

Ainsi le corollaire de cette course effrénée au progrès est une crise morale et une dérive du comportement humain. Dans un article remarquable, le  Pr.H.H.Jerbi- De la barbarie, ou de la science comme non-culture – (La Presse du 18/11/09)  soulignait «(…)L’être dans le monde de l’homme va se priver de sa dimension éthique originelle (au sens d’habiter le monde), pour devenir un rapport économique pur (dans le sens d’utiliser le monde)…que le mode technoscientifique de la vie moderne est un mode de vie qui se retourne contre la vie…... »
La sagesse puisée dans notre patrimoine culturel nous dicte que tout en passant par les progrès scientifiques il faut retrouver des mesures d’accompagnement (lois, réformes institutionnelles, solidarité, culture etc.…) et garder le lien social (il faut moraliser le capitalisme actuel, l’économie de marché et la globalisation). Dans ce contexte comment développer le bonheur et le bien-être? L’exemple du Fonds de Solidarité 26/26 initié par le Président de la République est un modèle en soi de lutte contre la pauvreté et de renforcement des liens sociaux entre les citoyens pour une Tunisie compétitive et solidaire ; et pourquoi ne pas l’étendre à l’échelle mondiale (en système des Nations Unies- un grand projet de solidarité entre les continents). C’est aussi la position de la Tunisie présentée récemment par le Ministre de l’environnement et du développement durable à la 3ème Conférence Mondiale sur le climat de Genève (septembre 2009).

De ce qui précède, nous plaiderions pour:

  • Ajuster l’approche globale dans les progrès scientifiques et les innovations selon des besoins qui respectent l’éthique vis-à-vis du développement économique et le milieu naturel spécifique aux régions géographiques, et d’arrêter l’importation de certains échecs technologiques vécus ailleurs.
  • Une meilleure gouvernance mondiale dans les enjeux géopolitiques de la croissance économique et lutte contre la pauvreté dans ce nouveau contexte de récession.
  • Des mécanismes qui permettent une solidarité efficace interrégionale devant les dérèglements climatiques actuels et futurs.

CONCLUSION

Il s’avère que  le modèle de croissance  économique actuel a atteint ses limites: rendements,  productivité, accumulation des produits, augmentation de consommation. Peut –on se suffire de l’indice PIB (produit intérieur brut) ?  Peut-on-vivre avec le même rythme de consommation (consommer, acheter, jeter).Quels sont nos réels besoins pour construire une société efficace, compétitive et respectueuse de l’être humain. De nombreuses questions qui pourront être élucidées par des approches intelligentes dans les débats à venir!

En restant optimiste et en considérant le cas tunisien, les paris  économiques et écologiques pour chaque pays (et surtout ceux fragilisés par les changements climatiques), peuvent - ils  tenir compte des échecs passés pour encourager les innovations scientifiques qui respectent la nature (à titre d’exemple, le diffuseur d’eau enterré, inventé récemment par un chercheur tunisien de l’IRA de Médenine doivent être appliquées sur une grande échelle dans le domaine agricole ou les composantes du futur projet du village éco-solaire Zarzis-Djerba sont conçus selon un système judicieux de reconstruction et de gestion imprégné d’humanisme et au service du développement durable, du bonheur de l’homme  (son bien-être) et de la protection de la planète (continents et océans)?

                                                                                                                         A.M, Novembre 2009*
   Président de l’Association Tunisienne de la Science du Sol (ATSS)