News - 29.04.2014

Habib Boularès: Deux vizirs en un

Habib Boularès s’en est allé le même jour que Gabriel Garcia Marquez. Les grands esprits se rencontrent dans l’au-delà. Si l’Habib n’aurait pas apprécié ce trait dithyrambique, lui l’homme d’esprit et de lettres  qui ne s’était jamais départi du mot juste ni du sens de la mesure. La gloire ne lui a jamais enflé la tête. Entendons-nous bien: la gloire que devait lui procurer son œuvre d’écrivain, de dramaturge et, sur le tard, d’historien.

Ses ouvrages sur Hannibal et Mourad III font aujourd’hui référence. Avant sa mort, il a allumé un feu d’artifice en faisant paraître une somme-fresque dans laquelle il a brossé, tel un peintre de la Renaissance, les épisodes d’ombres et de lumière de l’histoire de la Tunisie depuis  les temps immémoriaux jusqu’à la Révolution qui a emporté le régime qu’il a pourtant servi a différents postes dont certains furent très éloignés de ses cordes. Il se serait astreint au ministère des affaires culturelles et il aurait été Malraux car comme lui, il aurait été celui qui permettait au général de Gaulle de prendre de la hauteur en transcendant les problèmes d’intendance dans lesquels se morfondaient les conseils  de ministres. Mais, il faut avouer qu’à sa décharge,  n’est pas de Gaulle qui veut parmi les généraux de la planète.

Nonobstant cette période -par définition- éphémère de la vie du Vizir Boularès, la plume  a conféré au disparu un vizirat qui, lui, est éternel.

J’ai envie de clore mon propos sur celui qui participa activement à la création de l’Union Générale des Etudiants de Tunisie en 1952 et  à laquelle je suis foncièrement  attaché et  député de  l’Ariana ma ville natale, par cette citation de Jérôme Carcopino auteur de  Profils de conquérants, et qu’il reprend dans son  livre sur Hannibal en remplaçant le nom du carthaginois par celui qui repose sur la colline sur de Sidi Abdelaziz.
«Si, en effet, l’on cherchait par quoi Hannibal se détacha des grands hommes auxquels on le compare d’ordinaire, on découvrirait que non seulement il en est le plus vertueux, mais le seul probablement auquel l’épithète de vertueux puisse être accolé sans injustice.»

                                                                                                                                                                           Aissa Baccouche

                                                                                                                                                 
*Ancien secrétaire général de l’UGET, ancien maire de l’Ariana

                                                                                                                                                                    
 

Tags : Habib Boular  
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1 Commentaire
Les Commentaires
T.B. - 29-04-2014 15:56

Je voudrais rebondir sur le passage relatif à Hannibal et ses vertus. Je crois qu´il faut éviter ces (lieux communs) sur la morale des gens. Hannibal était général d´armée. Il faut le juger comme tel. Un professionnel de l armée et de la politique. Sur la politique il s´est trompé et il a reconnu de ne pas avoir forcé le destin et occupé ROME. Cette erreur de sa part a marqué l´histoire de la Tunisie. Mais il créa l´Occident qu´on connaît aujourd´hui. La vertu, la sagesse etc.. sont des lieux communs qu´on doit avoir comme d´être (propre) par ex. Pour son cas il faut voir si il a bien jugé la situation, là je dirais que non; mais il reste qu´il est était un grand général. C´est d'ailleurs ce qu'on retient de lui en Occident.

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