Opinions - 23.02.2014

A propos de l'histoire, de ses accélérations et de ses ralentis

Depuis que le monde est monde et que l’homme l’habite, ce dernier s’est intéressé à l’histoire, c’est-à-dire à la sienne. Cette pulsion, cette envie de savoir de la part de l’homme est une forme de prise de conscience qui a exigé, dès le départ, de savoir plus sur soi, de connaitre, de se situer dans le temps, et ainsi progresser depuis que l’homme a accédé à la pensée, à la réflexion, à l’action et à la réalisation. Toutes ces propriétés constituent ce que l’on peut appeler une civilisation.

L’histoire, bien sûr,a un rythme comme toute forme de progression. Parfois, elle s’accélère parce que les hommes qui la constituent à une époque précise sont entrain d’évoluer de façon rapide, parfois elle se ralenti car une ou plusieurs pannes retentissent quelque part dans la société. Prenons l’occident par exemple, il n’est plus ce qu’il était. Son économie est en difficulté, sa dette est accablante, le chômage le range,ses constituants, ou disons certains de ses constituants comme l’Espagne, le Portugal, l’Italie et surtout la Grèce souffrent énormément.

Regardons la Grèce, et voyons ce qu’elle est aujourd’hui et ce qu’elle fut il y a deux ou trois millénaires. Aujourd’hui, elle est dépourvue du moindre rôle dans le monde, alors qu’au temps d’Alexandre le grand, la civilisation grecque a envahi le monde et s’est étendue d’un côté en Perse, où elle a bâti Persépolis, et de l’autre jusqu’à Alexandria où le phare est considéré comme l’une des grandes merveilles du monde.

Le ralenti de l’histoire, on le trouve dans l’Europe du Moyen âge, dans les deux empires anglais et français, il y a seulement un  demi-siècle. Le plus drôle, c’est de voir les deux alliés des Etats-Unis que sont Messieurs Cameron et Hollande penser très certainement qu’ils sont encore à la tête de leurs empires alors que ces deux empires ont bien disparu. L’occident est à court d’inspiration, à court d’idées, à court d’initiatives, il ne se renouvelle pas! La raison en est qu’il n’a pas sur interpeler l’histoire, c'est-à-dire lui poser les bonnes questions auxquelles elle aurait surement répondu et fort convenablement.

Le plus grave, c’est que l’histoire ne marche plus au pas, ni au trot, elle galope et à une vitesse terrifiante. Il y a quelque temps, la grande Bretagne et la France faisaient la pluie et le beau temps dans le monde. Aujourd’hui, ils vivotent à l’ombre des Etats Unis et n’osent plus «regarder la Russie dans les yeux». Que feront-ils dans 20 ou 30 ans? Et que sera l’Amérique elle-même quand on sait tous les problèmes qui se poseront à elle, des problèmes intérieurs et extérieurs, des problèmes Sud-Américains, des problèmes économiques, financiers et humains?

Regardez l’Afrique et voyez ce qui s’y se passe. Regardez le sud-est asiatique où tout bouillonne. Regardez l’Europe de l’Est qui commence à gigoter drôlement. Regardez la chine et le Brésil qui montent en puissance. Si à travers tout cela on n’arrive pas à dégager quelque chose, c’est que l’on a rien compris à l’histoire et à son déroulent perpétuel.

Mohamed Ali Mahjoub
Ecole Nationale d’Ingénieurs de Sousse
 

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