Opinions - 29.01.2014

Silence on tourne

Enfin, un gouvernement prend la relève et une constitution voit le jour  suite à une douloureuse césarienne, après deux ans de tiraillements, de conflits, et d’assassinats qui ont, amplement, marqué notre économie et notre vie de tous les jours.

Deux ans durant lesquels, notre peuple a été épuisé par une inflation galopante,  une altération  vertigineuse de son pouvoir d’achat, et une détérioration flagrante de presque tous les services publics qui interviennent dans sa vie de tous les jours. 

Nos entreprises ont été, également, épuisées par l’ascension démesurée des cours de l’euro et du dollar, la majoration des coûts d’exploitation et la multiplication des arrêts de travail.

Nos institutions financières voyant leur trésorerie asséchée, se sont repliées sur elles mêmes, boudant ainsi toute contribution soutenue au  financement de l’économie.

Nos administrations, nos communes, nos tribunaux, nos hôpitaux, nos services portuaires, notre douane, frappés par un rythme effréné de grèves et de réclamations sociales et professionnelles ont vu leur rendement et la qualité de leurs prestations descendre au plus bas niveau.

Et face à cette situation, notre classe politique a poursuivi sa polémique et sa guerre des idéaux qu’elle  a tiré des  tiroirs de nos universités des années 70 et 80.

Nous comprenons qu’il y a eu des thèmes incontournables  sur lesquels il ne faut pas céder comme celui de l’identité, l’Etat civil, la neutralité des mosquées, l’indépendance de la justice ou la liberté d’expression, mais, plusieurs autres sujets nous ont fait perdre beaucoup de temps et d’énergie, tel que l’interdiction de la normalisation des relations avec Israël. 

Aujourd’hui, notre pays est épuisé, le temps des querelles doit s’arrêter, et les réclamations sociales et professionnelles doivent être, rationnellement, traitées et résolues selon la capacité et le budget de l’Etat et des entreprises.

Les régions déshéritées, nécessitent de notre nouveau gouvernement un intérêt particulier à travers des signaux perceptibles et un réel engagement pour enclencher dans ces régions un processus de développement concret et réaliste à moyen terme.

Ce  processus doit être ébauché avec les cadres et les représentants de la société civile de chaque région afin d’instaurer la gouvernance participative et fédérer ainsi les forces vives de chaque coin de notre pays, pour un développement durable, tant attendu.

La sécurité doit être maintenue et renforcée  et l’appareil de production doit redémarrer, le processus électoral gagne à être enclenché dans les meilleurs délais et dans de bonnes conditions.

La confiance, le dialogue, et le respect doivent régner entre tous les intervenants dans la vie politique et économique afin d’enclencher le processus démocratique car en fait, et quelque soit la qualité de notre constitution, la démocratie ne peut voir le jour au sein de notre pays, que lorsque nous apprenons à accepter la différence des opinions, à respecter la loi, les institutions l’être humain et que tout un chacun assure ses devoirs envers le pays et  met l’intérêt de la Tunisie au haut de l’échelle de ses préoccupations.

La démocratie, et avant d’être des règles inscrites dans une constitution, est avant tout un ensemble de valeurs, de comportements et de pratiques.      

Plusieurs défis attendent le nouveau gouvernement, plusieurs défis qui nécessitent la mobilisation de tous les composants de notre société pour les relever. Et pour réussir, nous sollicitions les représentants de tous les partis et les membres de l’ANC d’oublier momentanément leurs intérêts partisans, leurs contestations, et leurs interventions parfois infondées dans les choix du président du gouvernement avant même de voir ses œuvres.
Nous les sollicitons également à réduire leur apparition dans les médias leurs déclarations toxiques qui enveniment l’atmosphère sociale et politique.

Nous leur demandons de cesser de parler au  nom du peuple, tout en sachant qu’ils ne représentent parfois que quelques poussières  pour cent de ce peuple qui commence à en avoir Raz le bol.
A tous les fauteurs de troubles nous disons:
De grâce silence ! On tourne ….je veux dire on veut tourner la page et faire tourner les rouages économique de notre pays.

Slah kanoun