News - 02.10.2013

Caïd Essebsi : « Il n'y a pas de Résident Général en Tunisie »

« La Tunisie est souveraine dans sa décision et je suis persuadé que tous les dirigeants politiques ne se soumettent guère à des dictats extérieurs, c’est une fausse accusation. Il n’y a pas de Résident général en Tunisie ». C’est ce qu’a affirmé l’ancien premier ministre e chef de Nidaa Tounès Béji Caïd Essebsi, allusion faite au temps des Résdents généraux français, dans une interview à notre confrère Al Maghreb. Balayant d’un revers les allégations concernant un rôle attribué à des diplomates étrangers, il a jouté : « il est normal que des ambassadeurs rencontrent toutes les parties et la question est en fait ce que les directions politiques déclarent, répondent et demandent ».

Revenant sur le Dialogue national initié par le Quartet, Essebsi considère que « Rached Ghannouchi est le chef d’Ennahdha et c’est lui qui détient le dernier mot, la position des autres dirigeants sont secondaires. C’est sur cette base que nous verrons si le Dialogue démarrera ».

Sévère à l’égard du gouvernement dans son exercice du pouvoir, notamment pour ce qui est de la suite réservée à l’alerte de la CIA de l’assassinat de Mohamed Brahmi, le chef de Nidaa Tounès qu’il s’agit là au moins d’un motif sérieux pour démissionner. S’accrocher au pouvoir relève à ses yeux d’un « manque de bon goût ». La légitimité issue du 23 octobre est bien obsolète pour lui, le mandat étant fixé pour un an, et il appartient aux élus de l’ANC qui s’y  cimentent de chercher une nouvelle légitimité, si non ils seront en situation d’usurpation du pouvoir. « Ils ne comprennent ni la logique de la loi ni le sens de l’éthique !» déplore-t-il.

Avec son humour traditionnel et ses fléchettes bien affûtées, il esquive la question sur les relations entre Tarek Dhiab et la Fédération tunisienne de football en avouant que toute son attention est plus tôt concentrée sur d’autres questions mais il en est consterné, tant qu’il s’agit de la réputation de la Tunisie.

Notre consœur Kaouther Zantour d’Al Maghrib, ne pouvait interviewver Essebsi sans l’interroger sur Slim Riahi, Mohamed Ghariani et les Destourien. « Riahi ne m’a rien demandé. C’est la presse qui en parle. La question n’est pas posée… », répond-il. « Quant à Ghariani (l’ancien secrétaire général de l’ex-RCD, récemment libéré de prison), c’est vrai, ajoute-t-il. C’est moi qui ai fait appel à lui pour rejoindre le parti ». En fera-t-il son conseiller personnel ? « On gagne toujours à consulter et s’enrichir de bons conseils», affirme Essebsi indiquant qu’il poursuit actuellement des consultations différentes parties. Pour ce qui est Destouriens  et tout en s’opposant fermement à toute tentative de leur exclusion de la scène politique, il se contente de souhaiter bonne chance au parti récemment fondé par Hamed Karoui.

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