News - 25.07.2013

Et qui a tué Mohamed Brahmi?

Le corps criblé d'une dizaine de balles devant son domicile au 10 rue Errahma, Cité El Ghazala, sous le regard de sa femme et de ses enfants, Mohamed Brahmi, leader du courant populaire et membre de l’Assemblée nationale constituante s’est écroulé, rendant l’âme, ce mercredi 25 juillet 2013 avant midi. Transporté d’urgence à l’hôpital de l’Ariana, les médecins n’ont pu que constater son décès.
 
Selon sa fille citée par radio Mosaïque Fm, les assassins sont deux hommes à bord d’une Vespa. Accourue par l’odeur du plomb et le bruit, elle a trouvé son père gisant dans son sang, agonisant.
 
Élu dans la circonscription de Sidi Bouzid, Mohamed Brahmi, figure marquante du mouvement nationaliste, s’est distingué depuis le 23 octobre 2011 par sa farouche opposition à la Troïka, multipliant participations aux manifestations de résistance et même grèves de la faim. Tout récemment, il a quitté le Mouvement du Peuple pour constituer avec d’autres militants le Courant Populaire.

Une forte symbolique

Les symboliques en sont multiples. Presque six mois après l’assassinat de Chokri Belaid le 6 février dernier, dans des conditions quasi-similaires, le ciblage de Mohamed Brahmi, en ce jour de célébration le 25 juillet de la Fête de la République, au 16ème jour du ramadhan, prend toute sa signification et plonge la Tunisie dans une profonde affliction. Pas plus tard que la veille, Noureddine Bhiri, ministre délégué auprès du chef du Gouvernement, déclarait à la sortie du conseil des ministres que l’assassinat de Chokri Belaid vient d’être élucidé et que ses auteurs ont été identifiés, promettant plus de détails dans une conférence de presse que doit donner bientôt le ministre de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou. Quelque peu rassérénée par cette déclaration, la Tunisie aspirait à mette fin à cette spirale de violence qui risque de semer la panique générale et de déclencher une interminable série de règlements de comptes. 
 
Abasourdis par ce nouveau meurtre, les Tunisiens, plongent dans un deuil profond, la tête bourdonnante d’interrogations : qui a tué Mohamed Brahimi ? Quel message veulent délivrer ses assassins ? Qui sera la prochaine victime ? Et surtout, comment endiguer le flot ?
 
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