Opinions - 23.07.2013

Test d'intelligence

Feu Si Mahmoud Messadi, qui fut à ses débuts professeur au célébrissime Collège Sadiki avait noté la rédaction d’un élève de seconde (-3/20). L’affaire a fait, à l’époque beaucoup de bruit, à la fois chez les élèves, les professeurs et les parents. Pour clore l’évènement que certains ont pris pour une excentricité de Monsieur Messadi, le Directeur du collège de l’époque, Mohamed Attia a pris sur lui de corriger la note de (-3/20) à (3/20).

Entre temps, interrogé par quelques élèves sur les raisons de cette note un peu curieuse, Mahmoud Messadi a répondu «je ne vous dirai rien et je vous demande de chercher les raisons vous-mêmes. Celui qui saura les trouver de façon nette et claire, je le considèrerai comme un génie».

Vingt ans après, un brillant universitaire, devenu un linguiste de grande réputation rencontre, lors d’une réception à caractère culturel,  Mahmoud Messadi, alors ministre de l’éducation nationale et dit à ce dernier
- Monsieur le ministre, vous vous rappelez sûrement de votre note (-3/20) ?
- Bien sûr  répondit  Messadi
- Eh Bien je crois avoir trouvé les raisons qui vous ont amené à cette sanction
- Dites-le répondit  Messadi
- Eh bien, répondit le linguiste, vous avez voulu dire que cet élève n’aurait jamais dû faire partie de cette classe de seconde de Sadiki, le collège d’élite à l’époque, où l’on ne reçoit que sur concours limité à quelques dizaines d’élèves par an
- Bravo, répondit Messadi, vous êtes un génie, c’est moi qui vous le dis. D’ailleurs, votre réussite universitaire le confirme.
 
Considérant que cette histoire est un exemple qui condamne la médiocrité, j’ai pris l’initiative de l’appliquer à la scène politique tunisienne dans laquelle nous pataugeons depuis deux ans. J’ai pris la liberté et le plaisir de noter un personnage essentiel du paysage politique actuel en Tunisie qui nous donne chaque fois bien des nausées (-7/20) Je vous laisse deviner son nom I ?

Mohamed Ali Mahjoub
Université de Monastir