Tendance - 23.06.2013

Amel Bennys: Regards sur le TGM

De son père Ahmed Bennys, maître en éclairage qui a marqué le cinéma tunisien et de grandes mises en lumière du patrimoine, Amel a hérité la magie des couleurs et la fluidité des lumières. Diplômée de l’Ecole des beaux-arts de Paris, en 1989, elle enchaîne depuis plus de vingt ans les expositions à Tunis, Paris, New York, Barcelone et autres grandes villes du monde. Ses œuvres figurent dans de prestigieuses collections, et le porte-folio que lui a consacré Selma Feriani Gallery, cette année, connaît un franc succès.

Choisissant pour thème de son exposition, à Sidi Bou Saïd, le fameux train TGM, elle extrait de ses «cahiers d’esquisses» de grands tableaux où peintures, textures, plomb et autres matériaux s’entremêlent, dans une sculpture harmonieuse.
 
«Les tableaux de Bennys, lit-on dans la présentation de son exposition, sont tout aussi lyriques et ne sont qu’une extension fluide et naturelle de la figuration sculpturale. A la place d’une toile, la plupart des petits tableaux de Bennys sont faits du même plomb qu’elle intègre dans ses sculptures. La similitude des matières entre ces deux arts, qu’il s’agisse de peinture ou de sculpture, crée un excellent rapport entre les deux styles. Le spectateur comprend que la réconciliation des pigments, des textures, des structures et des couleurs est cohérente avec le traitement des matières premières en mode architectural. Une telle exploration de la matière a été propagée par les cubistes au début des années 1900. Des artistes comme Picasso et Braque ont utilisé la peinture comme une surface complémentaire sur laquelle une structure pouvait être construite. Le travail de Bennys s’inscrit dans cette lignée : dans l’incessante superposition de pigments volontairement plats, le tableau devient un objet d’art au même titre qu’une structure tridimensionnelle».