News - 20.05.2013

Retour au calme à Kairouan et dans les faubourgs de Tunis, un journal proche d'Ennahdha s'en prend à N.Khadmi

24 heures après les affrontements qui se sont produits dimanche à la suite de l’interdiction du congrès du courant d’ansar eshariaa, on observe un retour  que ce soit  à Kairouan ou dans les faubourgs Ettadhamen et El Intilaka qui ont été hier le théâtre des heurts les plus violents. Le porte-parole du ministère de l’intérieur a annoncé l’arrestation de 247 personnes, relevant que des tentatives de s’emparer par la force des armes des agents de sécurité ont été enregistrés pour la première fois.

Ali Larayedh a dénoncé «ce groupe qui pratique la violence et s'oppose à l'Etat», allant jusqu'à le qualifier de terroriste». Une rhétorique qu rompt avec les propos conciliants qu'on avait l'habitude d'entendre chez les responsables d'Ennahdha. Mis à part certains petites formations de la mouvance islamique comme le front de la réforme (El Islah), très critiques à l’égard du pouvoir, la classe politique a été unanime à condamner les jihadistes. Les partis s'accordent à reconnaître les qualités du nouveau ministre de l'intérieur qui a su gérer ces évènements en l'absence du chef du gouvernement en visite de travail à Qatar. L’opposition a néanmoins  regretté  le laxisme d’Ennahdha  qui a rendu possible l’émergence de «ces phénomènes dangereux».

On remarquera le silence du ministre des affaires religieuses que beaucoup dans l’opposition accusent d’avoir réagi mollement à la politisation des mosquées, permettant ainsi aux jihadistes de ratisser large notamment chez les jeunes désoeuvrées de ces quartiers populaires. Plus grave encore, un de ses conseillers, faisant fi de la solidarité gouvernementale, n’a pas hésité lundi à critiquer le ministère de l’intérieur  pour avoir privilégié la force dans le traitement de ce dossier. D'ailleurs, un journal très proche d'Ennahdha, El Dhamir, n'a pas été tendre pour le ministre lui reprochant de n’avoir pas joué «le rôle qu'on était en droit d’attendre de lui dans la sauvegarde des centaines de mosquées». «Nous n’avons entendu de sa part à aucune prise de position, alors que sa voix est entendue dans les milieux salafistes, sur les évènements (…), L’orateur éloquent et le prédicateur influent qu’est Noureddine El Khadmi s’est contenté du rôle de spectateur bien qu’il soit responsable, en tant que ministre, d’une bonne partie du problème».

 

 

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