News - 14.04.2013

Les partis politiques réunis ce lundi à Carthage: l'ultime sursaut ?

La sagesse finira-t-elle par l’emporter et mettre autour d’une même table les principaux partis politiques pour débloquer toutes les questions qui grippent jusque-là l’Assemblée nationale constituante ? Tel est l’espoir que fait naître la réunion ce lundi matin, en conférence de dialogue et de concertation, les partis politiques représentés au Bardo. Tous, y compris Nida Tounes ont en effet été conviés à y prendre part avec des délégations conduites par leurs dirigeants et deux autres membres. Certains ont déjà confirmé leur acceptation (Ennahdha, CPR, Ettatkatol, Moubadara, Al Jomhoury, l’Alliance démocratique, Al Massar, Al Moubadara, etc.), d’autres pas encore. Il n’est pas en effet impossible que Raouf Ayadi (Wafa), les dirigeants du Front populaire (Hamma Hammami est depuis samedi à l’étranger) et d’autres formations s’y abstiennent. C'est à peu près ce qui s'était passé lors des entretiens lancés par Hamadi Jebali en février dernier pour former un nouveau gouvernement. Quel dommage !
 
Aziz Krichen, conseiller spécial de Moncef Marzouki s’y était pleinement investi, ces dernières semaines, multipliant les visites aux sièges des partis et les entretiens à Carthage. « Il n’y a pas d’autre issue, confie-t-il à Leaders, que de se résoudre au dialogue. Le plus urgent, est d’accélérer les travaux de l’ANC et pour cela. Il faudrait convenir d’un calendrier précis et  s’y engager, mais aussi de résoudre les points d’achoppement qui bloquent toutes les questions en suspens. A cet effet, notre rôle se limite à celui de facilitateur pour laisser les partis décider eux-mêmes, surtout que cette initiative vient en appui à celle amorcée par l’UGTT, la LTDH et l’Ordre des avocats, ouverte à tous. Ce qui est positif dans cette conférence à Carthage, c’est que la Troïka au pouvoir y sera au complet, tout comme celle de l’opposition et nous espérons que le plus grand nombre possibles de familles représentées »
 
La réunion de ce lundi à Carthage sera ouverte par les trois présidents ensemble : Marzouki, Ben Jaafar et Laarayedh. Le temps de cadrer l’initiative et de souligner ses ambitions, ils se retireront pour laisser les partis en débattre et en décider. « Le scénario le plus optimiste, souligne à Leaders un dirigeant de l’opposition, est qu’on parvienne à s’engager à travailler ensemble, formant un groupe de liaison, fixant un ordre du jour, tenant des réunions régulières et productives et surtout fonctionner en groupe trans-partis et non en reproduisant le même équilibre des voix, ce qui sera plombant ».
 
Si cette formule fonctionne, elle sera sans doute d’une grande utilité et pourra s’élargir progressivement à d’autres forces sociales, économiques et sociétales et examiner même de grandes questions qui se posent au niveau du gouvernement. Un peu comme un Conseil de la République (prôné par Mansour Moalla qui voulait le faire instituer par référendum et l’installer jusqu’aux prochaines élections, le temps qu’elles nécessitent).
Une fois de plus, donc, les regards convergent ce lundi matin vers Carthage, dans l’espoir de voir les partis politiques renoncer à leurs tiraillements, abandonner leurs égoïsmes étroits, renouer avec la sagesse et prendre les décisions qu’attend le pays.