News - 14.04.2013

Après l'Alecso, la Tunisie rate l'Unesco

Aucun candidat n’a été officiellement présenté par la Tunisie au poste de directeur général de l’Unesco à l’expiration de la date limite de candidature fixée au 31 mars dernier et alors que c'est au tour des pays arabes d’y postuler. Encore une précieuse occasion ratée, après l’échec de la candidature d’Abdellatif Abid, ancien ministre de l’Éducation (Ettakatol) en décembre dernier à la direction générale de l’Alecso, basée à Tunis. Pourtant, tant à l’Unesco qu’à l’Alecso, toutes les chances étaient de notre côté, il suffisait juste de savoir s’y prendre.

Pour l’Unesco, on se souvient qu’alors que le tour revenait pour la première fois aux pays arabes, le candidat égyptien Farouk Hosni, avait été battu le 22 septembre 2009, à l'issue d'un cinquième tour de scrutin, par la Bulgare Irina Bokova. Celle-ci ne fait plus l’unanimité et son départ est quasiment assuré. Pour lui succéder, les pays arabes sont revenus à la charge. Djibouti a proposé Rachad Farah, qui était venu solliciter l’appui de la Tunisie, mais notre pays n’a pas cru utile d’aligner officiellement une figure de poids pour postuler à cette haute charge. Ni la commission nationale pour l’Unesco, présidée par le ministre de l’Education nationale, ni le ministère des Affaires étrangères n’y avaient songé. Prenant son courage à deux mains, un ancien ambassadeur-représentant permanent de la Tunisie auprès de l’Unesco y a avait présenté sa candidature, empruntant le circuit officiel de la Commission en charge de transmission via le canal diplomatique qui doit déployer le soutien nécessaire. Mais seul le silence, c’est à dire l’inertie, l’ont emporté. Ni lui, ni un autre candidat, la Tunisie officielle boude son ambition.

"Le candidat arabe idéal"

Juste au dernier moment, les lobbies parisiens, conscients de l’opportunité offerte aux pays arabes, s’empressent de trouver le candidat idoine. Il s’agit  du libanais Jospeh Maïla, ancien recteur de l’institut Catholique de Paris et ancien directeur de la prospective du ministère français des Affaires étrangères. Recruté par Bernard Kouchner en 2009 pour s'occuper de son pôle religion puis propulsé à la direction l'année suivante, il a été remercié par Laurent Fabius. Point de chute idéal : la direction générale de l’Unesco ce qui arrangera tout le monde. La Tunisie qui a brillé par son inertie finira-t-elle par se rallier à sa candidature et l’assurer de son soutien. Tout porte à le croire. « Misère de la diplomatie et diplomatie de misère », soupirent plus d’un un.
 
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