News - 14.04.2013

Phosphates : 2 milliards de dinars de manque à gagner pour la Tunisie

Le montant est effarant : en deux ans  seulement, 2011-2012, la Tunisie a accusé un manque à gagner de 2 milliards de dinars rien que dans le secteur des phosphates en raison des différents débrayages et arrêts de production. On n’est pas loin des 2.8 milliards de dinars que nous nous efforçons de solliciter au FMI. Plus encore, le Groupe chimique tunisien et la Compagnie des Phosphates de Gafsa, qui ont vu leurs effectifs tripler de 9000 à 27 000 emplois, leurs charges aussi, alors que la production a chuté de 80%, frôlent la fermeture à un horizon pas plus loin que cet été. L’ensemble sur un fond social et sécuritaire des plus tendus. Le bassin minier s’est avéré dangereusement miné ! Jusque-là, la réponse des autorités cédant aux revendications locales a été d’embaucher, sans pour autant s’attaquer à la racine du mal et parvenir à relancer la production.

 
Nouvelle analyse de la situation et nouvelle stratégie finalement adoptée par le gouvernement Ali Larayedh, lors d’un conseil interministériel devant prendre date. A la base, sécuriser les sites de production et le transport des phosphates, notamment par voie ferroviaire. La montée en puissance des unités concernées, police, Garde nationale et forces armées autour des sites de production et sur le réseau ferroviaire devait en effet, selon l’approche de base retenue, montrer son efficacité. En accompagnement, diverses mesures sociales et économiques sont prévues, surtout dans une perspective de profiter davantage et de manière plus effective, des revenus de ses richesses.
 
L’effet levier des phosphates sur l’économie tunisienne n’est plus à démontrer, tout comme l’impact de leur chute. Rien que pour la SNCFT, le transport des produits phosphatés représente de 30 à 40% de son chiffre d’affaires. Pour une entreprise publique obérée par le poids du transport passagers, la manne est précieuse. Le plombage des phosphates sera aussi celui des Chemins de fer, mais encore de toute la chaine.
 
Les nouvelles mesures qualifiées de salutaires prises par le gouvernement seront elles suffisantes pour arrêter cette redoutable hémorragie et remettre la machine en marche ? Le nouveau ministre de l’Industrie et de l’Energie, Mehdi Jomaa qui a planché avec son Secrétaire d’Etat et toute leurs équipes à formuler la nouvelle approche y croient fermement, comptant surtout sur l’adhésion des populations locales.
Tags : phosphates   Tunisie