News - 01.04.2013

Les cinq "commandements" du gouverneur de la Banque centrale, Chedly Ayari

Avant de s’envoler à Bahrein pour participer à la réunion annuelles des gouverneurs des banques centrales arabes, Chedly Ayari a tenu à clarifier devant la presse les récentes mesures prises pour assouplir l’accès au crédit à la consommation et stimuler l’épargne, expliquer le contexte de la lettre d’intention adressée au FMI et évoquer la conjoncture économique générale. Il a également saisit cette occasion pour formuler cinq commentaires significatifs :

  1. Il est grand temps de favoriser la vérité des chiffres, avant d’engager leur interprétation, en s'ntéressant aux différents aspects, tant négatifs que positifs, pour ne pas occulter la réalité de la situation
  2. La Banque centrale, jalouse de son indépendance, demeure une institution de l’Etat et non un prolongement du gouvernement et garde ainsi, dans un esprit de parfaite collaboration, sa dimension critique
  3. La conjoncture économique générale est loin d’être facile et personne ne peut ni nier les difficultés ni tourner le dos aux obstacles qui sont encore nombreux à surmonter. Les comptes sont inquiétants, mais, il va falloir s’y atteler. Dans cette situation bien délicate, et malgré l’acuité des difficultés, il convient toujours de garder espoir et de ne pas accabler davantage le moral des Tunisiens et les conduire vers l’abattement et le désespoir.
  4. Ce qui fait le plus mal, ce ne sont pas les critiques, qui restent libres, mais les mauvaises lectures des indicateurs économiques et la fausse manipulation des chiffres, en totale contre-vérité. Le peuple a le droit de savoir, de tout savoir. Nous ne devons pas lui masquer la réalité, ni l'induire en erreur. D'ailleurs, en ce qui concerne l'Institut national de la Statistique, ses indicateurs et rapports doivet être intégralement et immédiatement publiés, sans attendre la validation par telle ou telle autorité.
  5. Les bonnes dispositions de soutien exprimées par de nombreux pays amis de la Tunisie et institutions financières n’ont jamais été aussi fortes et enthousiastes depuis plus de 50 ans. Ce capital exceptionnel et précieux de préjugés favorables est cependant tributaire de notre capacité à être clairs avec nous-mêmes, dans une parfaite visibilité de notre agenda et la prise en charge de nos difficultés internes, selon les priorités et dans l’efficacité et la célérité appropriées.

"La résolution de tous nos problèmes économiques, affirme Ayari, est à notre portée. Nous savons comment s'y prendre, comment créer de la valeur. Le plus difficile à faire, mais guère impossible, ce sont les aspects politiques et sociaux. Face à ces embûches, l’économie s’arrête. La machine économique ne cherche qu’à bouger, mais exige un contexte politique et social favorbale".

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Tags : banque centrale   ind   Tunisie  
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6 Commentaires
Les Commentaires
Karim - 01-04-2013 19:55

Sans agenda politique clair et une situation sécuritaire normale, toute reprise sera un vœux pieux dans ce pays ...

Terras - 01-04-2013 22:22

Monsieur le Gouverneur de la Banque centrale se rend au Bahrein et pas aux Emirats arabres unis.

pass - 02-04-2013 03:32

gamine je voyais si cChedly jouer au foot au bord de la plage à proximité de la Tour Blanche c 'etait l 'époque bénie ou les ministres se mélaient au peuple sans gardes du corps et ne vivaient pas dans une tour d 'ivoire;je me rendais mème au ministère voir une parente une de ses collaboratrice c 'est un grand economiste lui mème nous dit avec un langage diplomatique que l 'obstacle est l 'agenda politique et l 'insécurité on se cadenasse chez soi des la tombé de la nuit sans compter les viols; la pédophilie dans les crèches etc...j ai lu que les plus hauts salaires sont ceux des PDG de banque plus les privilèges les stocks options;PDG quasiment inamovibles peut on savoir la réalité des chiffres la-dessus et dans un pays ou la majorité du peuple vit en dessous du seuil de pauvreté ces salaires sont comme ceux de L'ANC une insulte au peuple;je pourrai y ajouter les voyages injustifiés payés par l 'argent du peuple.etc

mhamed Hassine Fantar - 02-04-2013 08:34

C'est un diagnostique de maître dont l'objectivité est saisissable à travers les mots choisis pour le dire.La Tunisie se doit d'être fière de ses compétences qui, hier, aujourd'hui et demain,n'ont d'autres souci que de la servir. Il faut cesser de les mêler aux engeances politiciennes.Le professeur Chedly Ayyari est l'une ces compétences tunisiennes qui se situent au-dessus de la mêlée et dont l'ambition est de servir la Tunisie quelle que soit la conjoncture.Les politiques sont éphémères, La Tunisie est éternelle.

sadokdriss - 02-04-2013 09:16

Pythagore,philosophe grec,disait:"Les chiffres gouvernent le monde."Le monde a beaucoup évolué, au vu des nombreuses révolutions,en télécommuni-cations,amrketing,cybernétique,management.Ainsi,à partir d'une même base de données,les analystes de divers horizons aboutissent à des résultats différents,compte tenu des hypothèses de calcul formulées.

Abdo Maalaoui, Canada - 02-04-2013 11:55

En tant qu'expert en coopération internationale, j'appui fortement les cinq (5) commentaires du gouverneur de la BCT M. Chaly Ayari. C'est facile de le critiquer quant on est ignorant de la réalité de la situation économique catastrophique en Tunisie et surtout le milieu de la finance internationale. Tunisiens réveillez-vous, si vous ne faites rien rapidement, votre bateau économique risque d'échouer ! Même si vous travaillez, vous allez être atteint par la pauvreté ! Vous allez voir ???

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