News - 13.03.2013

Caïd Essebsi sauvera t-il Nida Tounès des eaux ?

Les  remous provoqués par les propos tenus de Faouzi Elloumi samedi sur Hannibal TV ne sont pas près de se calmer. Le groupe d’élus accusés d’avoir rejoint Nida Tounes pour assurer leur réélection lors du prochain rendez vous électoral viennent de rendre public un communiqué où ils accusent  Elloumi de «chercher à se servir du mouvement pour soigner son image et assouvir des ambitions personnelles ». Ils s’inscrivent en faux contre les accusations portées contre eux, affirmant  que leur adhésion à Nida Tounès  relève de leur conviction « du bien-fondé de l’initiative de Béji Caïd Essebsi  qui a permis de ressouder les rangs de toutes les forces démocratiques qui défendent les acquis de l’Etat issu de l’indépendance et à équilibrer le paysage politique de manière à créer les conditions d’une alternance pacifique au pouvoir ».

Le fait que ce parti soit traversé par divers courants, parfois antagoniques est de l’ordre naturel des choses. Car,  au même titre qu’Ennahdha, son meilleur ennemi, Nida Tounès est un parti attrape-tout. Il recrute dans tous les milieux d’où une diversité qui peut être une source d’enrichissement et un antidote efficace au conformisme et  à la sclérose, en favorisant la contradiction dialectique en son sein, tout comme elle peut porter en germe des risques évidents d’implosion. Jusque-là, ce parti a su mettre à profit la diversité de sa base sociale pour se hisser au premier rang.

Le pavé dans la mare de Faouzi Elloumi et les réactions qu’il a suscitées sont de nature à tempérer notre optimisme et nous conduit à nous interroger sur la capacité de Nida à surmonter ses fragilités de parti qui a grandi trop vite. Ce qui n’est pas, par exemple, le cas d’Ennahdha. C’est toute une culture, celle de savoir vivre avec ses différences, qu’il faut créer. Ce sera certainement le défi que Nida est appelé à relever pour éviter une éventuelle atomisation. Pour l’avenir de la démocratie dans notre pays, il faut espérer qu’il y parviendra et que ses dirigeants par leur sectarisme ne finissent pas par désespérer les militants.  A ce titre, la réunion de la commission exécutive, jeudi  et la façon dont sera gérée cette crise pourront nous apporter quelques  éléments de réponse.

Hédi Béhi




 

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