Khalil Ghariani, le Monsieur Social de l'UTICA
Look d’expert international, Khalil Ghariani, 50 ans, est en charge de tous les dossiers sociaux de l’UTICA. Conventions collectives, accords salariaux, conflits sociaux, protection sociale et autres : il connaît ses dossiers sur le bout des doigts et assure leur gestion, c’est-à-dire la défense des intérêts de sa centrale patronale. Mais, dans l’accomplissement de cette mission, il garde un sens élevé de l’intérêt national et de la cohérence générale. C’est ce qui lui vaut le respect de ses interlocuteurs au sein de l’UGTT, comme au gouvernement. Mais aussi au Bureau international du travail à Genève, au Medef à Paris et dans nombre d’autres instances.
En fait, Khalil n’est pas seul. Il anime tout un pool patronal formé notamment de Nefaa Ennaifar, Béchir Boujeday, Abdelziz Hallab et Habib Testouri, appuyé par un staff permanent spécialisé. S’il en assure la coordination, c’est surtout en raison de sa longue expérience. Juriste de formation, il avait en effet été recruté par l’UTICA pour renforcer le département social où pendant 14 ans (1989-2003) il s’y était pleinement exercé, aux côtés de Mhammed Ali Mkaissi, à l’expérience inégalée. Tout jeune alors, il était déjà lancé dans le bain des négociations et plongé dans les réunions et conférences internationales, notamment celles du BIT et des confédérations patronales.
Tentée par une expérience dans l’entreprise, il prendra la direction générale d’une filiale du groupe Délice (2003-2005), puis se décidera à monter en 2006 son propre projet, une unité de confiserie fine et de chocolaterie. Revenu à l’UTICA, cette fois-ci en tant que chef d’entreprise, Khalil Ghariani fera partie, au lendemain de la révolution, de cette nouvelle équipe montée au créneau. Coup sur coup, il sera porté, en mars 2011, au Comité national de transition conduit par Wided Bouchammaoui, mais aussi à la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution présidée par Yadh Ben Achour.
Sur ces deux fronts bien animés, il sera d’une grande contribution, faisant montre d’idées innovantes et d’esprit constructif, toujours dans l’indépendance à l’égard de tous les partis et la pondération des positions et des propos. Toutes ses accaparantes charges ne l’ont cependant pas totalement éloigné de ses passions sportives. Khalil Ghariani a toujours nourri un grand amour pour l’équitation, le tennis et le golf. Depuis sa prime jeunesse, il aimait monter les chevaux, dans la ferme familiale d’abord et à Ksar Said, ensuite. Puis, étudiant encore, il se paya en 1984 sa première jument, devenant ainsi propriétaire-éleveur, savourant courses et trophées, avant de finir par s’en retirer à la fin des années 80. Il s’était aussi adonné au tennis et surtout au golf, jusqu’à présider la fédération tunisienne, fonder la fédération maghrébine et siéger à l’union arabe. Des sports nobles, certes, mais il a essayé de participer à leur élargissement, surtout pour le golf, poursuivant le programme de ses prédécesseurs d’initier des jeunes issus de milieux modestes et de soutenir leurs pas sur la voie de la réussite.
Avec tous ses engagements durant les derniers mois et ses nouvelles charges après son élection au sein du bureau exécutif de l’UTICA, Ghariani se sent frustré de ne pas pouvoir s’adonner à ses hobbies. Il se contente de suivre de loin, mais la passion reste vive en lui. Il en garde surtout cette silhouette fine et élancée, cet esprit ouvert et la détermination de la performance.