News - 16.02.2013

Wided Bouchammaoui : Mon ambition pour l'UTICA

«Le grand apport du XVème congrès de l’Utica, c’est sans doute la légitimité des urnes conférées à l’exécutif, en consécration d’un processus initié à partir des bases». Pour Wided Bouchammaoui, portée à la présidence de la centrale patronale, c’est là un acquis précieux qui repositionne l’organisation sur la scène nationale et internationale, remobilise ses adhérents et marque le retour de la confiance.  «Maintenant, le plus difficile commence, dit-elle à Leaders. Nous sommes tenus de concrétiser les promesses et de répondre aux attentes et  en défendant les chefs d’entreprise, restaurer l’image de marque et accomplir notre vrai travail de centrale patronale. Pour cela, nous devons être plus forts, plus présents, plus unis».

Les priorités pour Bouchammaoui sont claires : finaliser le nouveau code des investissements dans une approche innovante et plus incitative qui reconnaît à l’investisseur son rôle moteur dans la création de la valeur et l’y encourage, amorcer la mise en œuvre de la vision 2020 et du contrat social et consolider l’organisation et sa bonne gouvernance. Pour cette consolidation, les fondements institutionnels ont été adoptés. Il  s’agit de trois leviers importants créés, à savoir un comité d’éthique syndicale qui veillera à la bonne réputation des adhérents, un centre de conciliation et d’arbitrage pour gérer en interne des conflits pouvant naître entre les adhérents et un centre d’études et de recherches devant servir de think tank adossé à des indicateurs fiables.

Mais, ce n’est pas tout. «Maintenant que la confiance est restaurée et qu’un grand attachement à l’Utica est manifesté, ajoute Bouchammoui, il va falloir renforcer nos rangs en lançant une grande campagne d’adhésion. Nous devons nous ouvrir le plus largement possible et accueillir parmi nous le plus grand nombre possible d’adhérents, dans toutes les catégories. C’est ce qui nous donnera plus de poids et nous permettra de jouer pleinement notre rôle. En interne, un renforcement structurel est indispensable tant au niveau central que dans les régions. Chaque union régionale doit en effet disposer de son propre siège et s’appuyer sur des équipes exécutives fournies, surtout que la décision revient aujourd’hui aux régions et qu’une plus grande attention doit être accordée à l’accueil des adhérents et à la prise en charge de leurs demandes. A cela s’ajoute, d’une part,  l’activation d’une meilleure communication interne et externe, fondée sur des structures opérationnelles et de vecteurs performants et, d’autre part, le redéploiement à l’international».

Tout cela exige des ressources financières, ce dont la présidente de l’UTICA est pleinement consciente. «Nous devons mobiliser les budgets appropriés pour faire face à cette relance totale, affirme-t-elle. Nous devons profiter de cette nouvelle dynamique générale issue du congrès pour repartir du bon pied et prendre notre élan».

Y croire et s’y investir

Pour Bouchammaoui, la conjoncture, bien que difficile, y est favorable. «De toute façon, il n’y a pas d’autre alternative possible que d’y croire et de s’y investir », affirme-t-elle. Il y a certes ce dossier d’hommes d’affaires interdits de voyage à résoudre. «Dommage d’avoir trop laissé traîner  cette affaire qui nuit à notre image de marque et plombe la relance», ajoute-t-elle. Il y a aussi l’urgence d’une trêve sociale qui libère l’entreprise et la remet au travail. Il y a enfin ce retard pris par le gouvernement dans certains dossiers sectoriels, alors qu’il y a de grandes urgences à traiter. Mais elle garde une réelle confiance. «Un coup d’accélérateur est nécessaire avec le nouveau gouvernement», estime-t-elle. Bouchammoui révèle à ce sujet que l’UTICA a été invitée par le chef du gouvernement à se prononcer sur le bilan des départements concernés et qu’elle n’avait pas manqué de lui livrer en toute sincérité et objectivité son évaluation, d’autant plus qu’elle n’avait aucun intérêt personnel en jeu. «Ce qui compte le plus pour nous, sachant que l’UTICA est résolument attachée à son indépendance et soucieuse de se tenir à l’écart de tout engagement partisan, c’est de pouvoir compter sur des ministres compétents et expérimentés, à l’écoute de nos préoccupations et œuvrant à y répondre efficacement et rapidement».

Sur ses relations avec le chef du gouvernement, Wided Bouchammaoui souligne que le gouvernement et l’administration représentent les premiers interlocuteurs de la centrale patronale et qu’il est important d’entretenir avec eux des contacts étroits fondés sur le respect mutuel et la franche collaboration. Elle se félicite de l’attention qu’elle trouve auprès d’eux et souhaite renforcer ces relations pour répondre aux attentes des adhérents. Il en est de même avec l’UGTT. «Nous avons pu nouer d’excellents rapports entre nous et nous essayons ensemble de surmonter les difficultés qui surgissent. L’aboutissement des négociations sociales et la conclusion du nouveau contrat social en offrent de bonnes illustrations», souligne-t-elle.

Pour elle, l’essentiel est fait. Une nouvelle page commence. Le nouveau bureau exécutif sera réuni début février pour procéder à la répartition des tâches. Deux vice-présidents et un trésorier seront élus et les missions des autres membres seront convenues d’un commun accord entre eux sans qu’elle y interfère personnellement. Elle n’a qu’une seule urgence : relancer la machine au mieux possible.

Wided Bouchammaoui est pleine d’optimisme et d’enthousiasme: «Si je ne l’étais pas, je n’aurais pas été ici !»
 

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