News - 11.01.2013

Samir Dilou contre le maintien des ligues de protection de la révolution

Samir Dilou tient encore un discours quelque peu en décalage par rapport aux thèses habituellement défendues par son parti, Ennahdha. Dans une longue interview au quotidien de langue arabe « Assahafa», le ministre des Droits de l’Homme conseille ainsi aux Ligues de protection de la révolution, pratiquement… d’aller voir ailleurs.

A la question de savoir s’il est favorable à la dissolution des ligues de protection de la révolution face à la vague de violence politique, le ministre ne fait pas dans la nuance. « Pour moi, dit-il, la première règle à remplir dans l’action associative consiste à se conformer strictement à la loi et à bannir la violence, sous quelque forme que ce soit. Je conseille aux membres des comités de protection de la révolution d'adhérer à des associations ayant d’autres appellations. La protection de la révolution relève, en effet, de la responsabilité publique qu’assument les institutions officielles de l’Etat et sur laquelle veillent les citoyens. Sans compter que la persistance de tels comités nous renvoie aux premières semaines qui avaient suivi la révolution et qui s’étaient distinguées par l’absence quasi-totale de l’institution sécuritaire et l’affaiblissement notable des organes de l’Etat ».

Au sujet de l’épisode du « Sheratongate », M. Dilou se dit certes opposé à l’atteinte à la vie privée du ministre et à l’instrumentalisation de ce genre d’affaires, à plus forte raison quand il s’agit de campagnes orchestrées. « Pour autant, a-t-il dit, je suis contre l’interdiction faite à la bloggeuse de voyager. Pour ce qui est du reste, je m’en tiens à l’obligation de réserve ».

 

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